L’humoriste Anthony Joubert n’a plus le cœur à rire. L’Arlésien de 41 ans a été agressé ce samedi 15 novembre alors qu’il voyageait à bord d’un TER allant vers Ressons-sur-Matz, dans l’Oise. Un homme l’a en effet soudainement agressé. « J’étais en train de travailler sur mon portable et d’un coup un mec m’a dit : ‘Pourquoi tu me regardes comme ça ?’ Quand j’ai relevé les yeux j’ai vu Hulk, un gars les yeux injectés de sang qui m’a lancé : ‘Pourquoi tu aspires mon âme avec tes yeux ?' », se souvient Anthony Joubert. C’est à ce moment-là qu’il lui assène une violente série de coups de poing sur le visage. « Il se met à me mettre une droite que j’arrive à parer, mais ma main est déjà cassée, donc il m’a ensuite mis une gauche très violente. Mon œil a fait un hommage à Star Wars, il est passé du côté obscur, ironise-t-il, avant d’ajouter avec plus de gravité : Heureusement il n’avait que ses poings, mais qu’est-ce que ça aurait été s’il avait eu un couteau ? Je ne serai pas là en train de vous raconter mon histoire. »

« Je pense que c’est un fou »

L’humoriste, qui se dit « défiguré » avec son œil au beurre noir, sera pris en charge par les pompiers et passera cinq heures aux urgences et 2h30 au commissariat. « Je suis sûr que, même s’ils l’interpellent, il restera une demi-heure en garde à vue », s’insurge Anthony Joubert.

Mais pas question pour lui d’annuler sa représentation du soir. Celui qui avait été révélé par l’émission « La France a un incroyable talent » a tout de même tenu à assurer son spectacle, intitulé À quel moment ça a merdé ?, le soir même de son agression, le samedi 15 novembre. Il a même assuré une nouvelle date le jour qui suit à Aigues-Vives, dans le Gard, le 16 novembre. « Ils ne voulaient pas que je joue mais il y a des gens qui ont payé pour voir ma gueule. Je me suis dit : ‘ils verront ma gueule, même si elle est déformée’. J’ai gardé l’humour, quand je suis arrivé sur scène j’ai dit : ‘Le premier truc qui te tape à Compiègne, ce n’est pas l’architecture' », relativise l’Arlésien. « L’humour m’a toujours sauvé, quand mes parents sont morts, quand j’étais à la rue… C’est magique de rire de tout. » Un sketch de son agression est d’ailleurs déjà en cours d’écriture.

Une plainte a été déposée

Un homme qui reste malgré tout marqué par l’agression. « Physiquement j’ai encore un peu mal, mais c’est surtout psychologiquement qu’il y a de fortes retombées. Je me sens à fleur de peau, je suis traumatisé. » Anthony Joubert a porté plainte mais l’agresseur présumé est toujours en fuite. « La justice ne fait pas son travail. Si j’ai médiatisé l’affaire c’est pour tous les gens qui se font agresser tous les jours, lance l’humoriste, fataliste. Je pense que c’est un fou donc le mettre en prison ne va rien faire. Même si on le place dans un hôpital psychiatrique, il va ressortir », explique-t-il, « en colère ».

Selon le parquet de Compiègne, cité par Le Parisien, une enquête a été ouverte du chef de « violences volontaires dans un moyen de transport collectif de voyageurs. Les investigations sont en cours pour identifier l’auteur. »