On risque d’en entendre parler encore beaucoup.
Si le sujet de la démolition d’Acropolis a animé les débats du conseil municipal pendant des années, le nouveau thème de discussion semble être celui de la construction de la patinoire pour les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2030.
Le coût, de 138 millions d’euros, fait bondir les écologistes. Seule une partie reste à la charge de la Ville, rétorque la majorité.
« Pendant que les Niçoises et les Niçois peinent à payer leurs loyers, leurs impôts locaux et leurs factures, vous engagez 138 millions d’euros pour une patinoire olympique et 80 millions d’euros pour l’aménagement du stade Allianz Riviera, tout cela pour deux semaines d’événements en 2030 », fulmine Juliette Chesnel-Le Roux, la cheffe du groupe d’opposition.
Elle juge ce coût « tout simplement inacceptable ». « Ce conseil municipal a signé un chèque en blanc pour ces Jeux olympiques, sans jamais répondre à la question la plus simple : combien cela va-t-il réellement coûter ? »
Tandis qu’elle déplore « l’opacité » face à ses interrogations, elle estime que « pendant ce temps, nos infrastructures sportives du quotidien tombent en ruine. Des vestiaires sans eau chaude, des toilettes qui ne fonctionnent pas, des préfabriqués fissurés, des gymnases et des stades envahis par la moisissure. »
Et de conclure que « ce n’est pas qu’un problème de sport, c’est une question de priorités politiques ».
20 % des 138 millions à la charge de la Ville
Forcément, l’attaque a fait bondir la majorité. Le maire a contré en commençant par… le calendrier et en demandant à l’élue combien de temps elle pensait que duraient les jeux olympiques et paralympiques – bien plus que quinze jours.
Christian Estrosi a tenu à clarifier l’aspect financier : « Seulement 20 % du coût de la construction restera à la charge de la Ville ». Soit environ 28 millions d’euros si l’enveloppe de 138 millions annoncée ne bouge pas.
Il a brocardé « le député communiste [Frédéric Maillot] élu à Saint-Denis » qui a porté l’histoire à l’Assemblée nationale.
Et a justifié l’intérêt, pour la collectivité, de poursuivre ce projet de nouvel équipement : « À terme, Nice disposera d’une patinoire olympique séparée en trois espaces : pour la compétition, pour le public et un espace multisports. (…) Car aujourd’hui, l’entretien de Jean-Bouin coûte 1,2 million d’euros par an et malgré son ouverture de 7 heures à 23 heures, on peine à trouver quelques créneaux pour le public [car les professionnels et clubs l’utilisent] et seulement sept heures par semaine pour les écoles. »
Il poursuit : « Il y a manifestement une forte demande à Nice pour pratiquer les sports de glace. Or ce projet nous permettra d’avoir à la rentrée de septembre 2029 une véritable offre. Ensuite la toiture de Jean-Bouin sera rénovée pour le transformer en grand centre nautique tandis que la requalification de la piscine Camille-Muffat a été lancée et qu’un second bassin sera construit juste à côté. »
À l’Ouest, ces deux derniers équipements seront opérationnels à la fin 2027.