- Si la vente à l’Ukraine, annoncée ce lundi par Volodymyr Zelensky, a intégralement lieu, il s’agira de la plus importante vente de Rafale à un pays étranger de l’Histoire.
- Longtemps boudé, l’avion militaire est aujourd’hui le fleuron de l’industrie tricolore.
- Mais comment, et quand Dassault pourra-t-il honorer cette commande ?
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
La base de Villacoublay (Yvelines) a été, ce lundi 17 novembre, le théâtre de la signature de la lettre d’intention concernant l’achat futur de 100 Rafale sur dix ans entre la France et l’Ukraine. « On prévoit 100 Rafale, c’est ce qu’il faut pour la régénération de l’armée ukrainienne », a déclaré le président de la République Emmanuel Macron. « C’est vraiment un très grand soutien pour nous. Est-ce que ça va changer le cours de la guerre ? Difficile à dire, mais des étapes comme celles-ci peuvent permettre d’y arriver », a estimé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, comme le montre le reportage du 20H de TF1 en tête de l’article.
Sont aussi compris la livraison de missiles sol-air SAMP/T de nouvelle génération, et tout un volet de coopération sur les drones. « Ce sont des drones ukrainiens qui intègrent de l’intelligence artificielle française, pour faire des missions d’interception », explique Hadrien Canter, co-fondateur et président d’Alta Ares, entreprise française spécialisée dans les drones dotés d’intelligence artificielle. « Je veux féliciter vos industriels pour ces grandes capacités de défense aérienne », a complimenté le président ukrainien depuis la base militaire. Car c’est bien dans les usines françaises que tout va se jouer. Sont-elles capables de tenir la cadence pour fournir 100 Rafale supplémentaires dans les dix ans à venir ?
La commande étrangère la plus importante jamais enregistrée
En cas d’accord définitif entre l’Ukraine et la France, le « deal » de ce lundi pourrait conduire à la vente étrangère la plus importante jamais enregistrée pour l’aviation française. Une mission possible pour le groupe Dassault, qui a déjà un carnet de commandes bien chargé, développe le reportage de TF1 ci-dessous. Près de 230 avions sont déjà commandés, pour l’armée française et les pays étrangers.
Produire 100 Rafale, en est-on capable ?Source : TF1 Info

Chaque mois, trois avions sont produits. Le groupe français vise une augmentation à 5 Rafale par mois. « Les salariés sont déjà pleinement mobilisés pour assurer la livraison de nos commandes actuelles et relèveront les défis pour permettre la fourniture de nouveaux avions aux Ukrainiens », a rapidement déclaré la CFDT Dassault Aviation. Mais la production d’un Rafale représente trois ans de travail. Les Ukrainiens devront donc être patients, même si le contrat est signé rapidement entre les deux pays.
« Ce sont des avions qu’on ne prélèvera pas sur des avions de l’armée française, puisque le Rafale sert notamment à préserver l’intégrité du ciel français. On ne va pas pouvoir dire aux autres clients qu’on stoppe les livraisons », étaye Marion Buchet, experte aéronautique et ancienne pilote de chasse de l’armée de l’air et de l’espace. Dans un long message posté sur X, Volodymyr Zelensky a dit espérer recevoir les « 100 avions Rafale F4 d’ici 2035 ».
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Et qui va payer ? Un Rafale coûte entre 80 et 130 millions d’euros. L’Ukraine ne pourra donc pas assumer seule cette charge. Elle pourrait notamment être aidée par des financements européens dédiés à l’armement, mais aussi par l’utilisation d’avoirs russes gelés. Le montant de la commande totale pourrait s’élever à près de 10 milliards d’euros.
La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Michel SCOTT, Bixente HACALA
