SELAUK ACAR / Anadolu via AFP
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution sur le plan de paix à Gaza proposé par Trump le 17 novembre 2025.
INTERNATIONAL – Oui, mais non. Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté lundi 17 novembre pour le plan de paix de Donald Trump à Gaza, prévoyant en particulier le déploiement d’une force internationale, sous la pression des États-Unis qui mettaient en garde contre le risque d’une reprise de la guerre. Sauf que ni le Hamas, ni Israël ne sont convaincus par le texte.
Treize de ses membres se sont prononcés en faveur de la résolution. Le président américain s’est félicité d’une « des approbations les plus importantes de l’histoire des Nations Unies ». Donald Trump a remercié les pays siégeant au Conseil de sécurité, y compris la Russie et la Chine, qui se sont abstenues.
Plusieurs fois modifiée lors de négociations sensibles, la résolution « endosse » le plan du président américain qui a permis, depuis le 10 octobre, un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien. Pour Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, son adoption est « une étape importante dans la consolidation du cessez-le-feu » à Gaza.
Double rejet
Sauf que le Hamas a estimé que le texte, soutenu par l’Autorité palestinienne, « ne répond(ait) pas aux exigences et aux droits politiques et humains » des Palestiniens. Il « impose un mécanisme de tutelle internationale sur la bande de Gaza, ce que notre peuple, ses forces et ses composantes rejettent », a écrit le mouvement.
Contrairement aux premières versions, l’éventualité d’un État palestinien est aussi mentionnée. Après la réforme de l’Autorité palestinienne, « les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d’Etat », dit le texte.
Un avenir clairement rejeté par Israël. « Notre opposition à un État palestinien sur quelque territoire que ce soit n’a pas changé », a insisté dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Une force internationale encore floue
La résolution, vue par l’AFP, donne par ailleurs mandat jusqu’au 31 décembre 2027 à un « Comité de la paix », organe de « gouvernance de transition » jusqu’à la réforme de l’Autorité palestinienne. Ce comité doit être présidé par Donald Trump.
Le texte « autorise » aussi une « force de stabilisation internationale » (ISF) chargée notamment de la sécurisation des frontières avec Israël et l’Égypte, de la démilitarisation de Gaza, du désarmement « des groupes armés non étatiques », de la protection des civils et de la formation d’une police palestinienne. La composition de cette force n’est pas évoquée.
L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Danny Danon, a insisté de son côté sur le retour des corps des trois derniers otages encore à Gaza et la « démilitarisation du Hamas ».
Pour la France, qui a voté en faveur de cette résolution, elle « répond aux besoins les plus urgents des populations et permet de soutenir les efforts de paix en cours ». « Nous nous sommes assurés que le texte (…) inclue des éléments importants pour nous, et notamment des références à la perspective d’un État palestinien », a ajouté une source diplomatique.
D’autres États membres ont exprimé des réticences, s’inquiétant d’un manque de clarté dans les mandats du Comité de la paix et de l’ISF.