Un adolescent, mineur isolé, récemment à du trafic de stupéfiants, a été grièvement blessé après avoir été touché par plusieurs balles, dans la nuit de samedi à dimanche, sur un point de deal connu de Grenoble (Isère).
Toujours dans le coma, ce lundi, son pronostic vital reste engagé, selon le parquet de Grenoble, qui a ouvert une enquête pour « tentative de meurtre ». Ses agresseurs, qui ont pris la fuite, n’ont pas été interpellés.
Que s’est-il passé ?
Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 3 heures du matin, un adolescent mineur a été blessé par balles à Grenoble, au croisement de la rue du Drac et de la rue Boucher de Perthes.
Des riverains ont alerté la police après avoir entendu des tirs suivis du vrombissement d’un véhicule qui a pris la fuite, a indiqué à l’AFP une source policière. « J’ai juste entendu cinq coups » de feu, a témoigné pour l’AFP une étudiante du quartier. « Et quelqu’un criait Non, arrêtez, arrêtez !, et après plus rien », se souvient-elle. Sur place, les enquêteurs ont retrouvé neuf étuis de balles.
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L’adolescent, touché par trois balles, une dans le dos et dans les jambes, selon le parquet de Grenoble, était en arrêt cardiorespiratoire lors de l’arrivée des secours. Les secours ont réussi à le réanimer sur la voie publique et à le transporter au CHU de Grenoble. Ce lundi, la victime « est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé », a précisé le cabinet du cabinet du procureur de Grenoble.
Que sait-on de la victime ?
Si son « identité n’est toujours pas certaine à cette heure », selon le parquet de Grenoble, la victime est vraisemblablement un « mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011 ». Il a été plusieurs fois hébergé en foyer dont il a très rapidement fugué. L’adolescent est déjà connu des services de police pour des faits de trafic de stupéfiants à Grenoble, mais aussi en région parisienne et à Grenoble.
Mais lors des différentes procédures, il s’est présenté « sous diverses identités ». « Il a dit être Marocain puis Algérien, être né en 2013, 2012, 2011 », poursuit le parquet de Grenoble. Il devait être jugé le 10 décembre prochain pour le tribunal pour enfants de Grenoble après avoir été interpellé sur le point de deal de Saint Bruno avec 75 g de résine de cannabis, 25 g de cocaïne et du numéraire lors d’un contrôle en octobre dernier.
Selon le parquet de Grenoble, « un individu se présentant comme son grand frère s’est présenté à l’hôpital ». Connu également de la police sous plusieurs alias, cet individu est notamment convoqué ce mardi 18 novembre devant le tribunal correctionnel de Grenoble pour des faits de trafic de stupéfiants.
Où en est l’enquête ?
Immédiatement après les faits, une enquête a été ouverte par le parquet de Grenoble pour « tentative de meurtre », confiée à division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS), l’ancienne police judiciaire. « Le ou les auteurs des tirs n’ont pas été interpellés à cette heure », précise le cabinet du procureur de Grenoble, ce lundi, qui indique que l’enquête se poursuit.
À ce stade, les enquêteurs n’excluent aucune piste, mais il pourrait s’agir d’un règlement de compte sur fond de narcotrafic. Si ce scénario est confirmé, cet adolescent figurerait parmi les plus jeunes ainsi visés ces dernières années.
Les règlements de comptes par armes à feu entre groupes de trafiquants ne sont pas rares à Grenoble et certaines de ses banlieues. En 2024, la place Saint-Bruno, au cœur de Chorier-Berriat, avait été le théâtre de plusieurs fusillades, les autorités évoquant alors une « guerre des gangs ».