«Les trafiquants, ceux qui dirigent les mafias marseillaises, sont de plus en plus à cran parce que nous menons des actions qui sont extrêmement efficaces», s’est félicité le ministre de l’Intérieur à l’issue de la réunion sur le narcotrafic qui s’est tenue à l’Élysée en présence du président.
À l’issue de la réunion sur le narcotrafic qui s’est tenue à l’Élysée en présence notamment du président et de Sébastien Lecornu, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a dénoncé un «crime d’intimidation» qui constitue «un point de bascule». Emmanuel Macron se rendra à Marseille après une réunion mi-décembre avec les ministres, a-t-il encore annoncé. Laurent Nuñez et Gérald Darmanin ne rendront quant à eux dans la cité phocéenne jeudi pour «rencontrer les magistrats et policiers».
Cette réunion organisée à la hâte par le chef de l’État visait à «faire un point à la suite de l’assassinat du frère d’Amine Kessaci , sur la criminalité organisée à Marseille et plus largement sur tout le territoire compte tenu des dispositifs importants mis en place depuis plusieurs années», a rappelé le ministre de l’Intérieur.
Laurent Nuñez a été clair, l’assassinat de Mehdi Kessaci «n’était pas un règlement de compte classique mais manifestement un crime d’incrimination». «Plusieurs personnes autour de la table ont évoqué un point de bascule», a-t-il déclaré, ajourant que «ce meurtre préparé est totalement inédit». «(Il) visait Amine Kessaci, un acteur qui s’élève contre le trafic de stupéfiant qui le dénonce, qui a écrit un livre et anime une association», a-t-il détaillé.
«Nos actions portent un coup très dur au trafic»
Le ministre de l’Intérieur s’est félicité du travail mené par les acteurs à Marseille pour lutter contre le narcotrafic. «Les trafiquants, ceux qui dirigent les mafias marseillaises, sont de plus en plus à cran parce que nous menons des actions qui sont extrêmement efficaces», a-t-il salué. «Avec les acteurs qui étaient présents – le directeur de la Police nationale, le directeur général de la gendarmerie nationale, le directeur général de la police judiciaire et les magistrats – on a fait un bilan des actions menées à Marseille : elles portent un coup très dur au trafic», a-t-il insisté.
Le locataire de la place Beauvau a énuméré quelques chiffres pour illustrer ses propos : «2000 personnes sont actuellement mises en examen à Marseille et que 900 sont en détention provisoire, on a diminué entre 2023 et 2024 le nombre d’homicides par deux : on est passé de 49 à 24. En 2025 on est encore à moins de 30% d’homicides. Le nombre de points de deal à Marseille était encore de 160 en 2021, il est passé à, à peine, un peu plus de 80». Laurent Nuñez a fièrement rappelé le «démantèlement, en avril dernier, du réseau de la Castellane avec quinze interpellations de gros bonnets de ce point de deal qui était extrêmement lucratif».
Pour lui, ces actions ont entraîné une «riposte» des narcotrafiquants. «Ils ont essayé d’intimider, d’impressionner, c’est comme cela qu’on analyse le meurtre de Mehdi Kessaci. Ce qui n’excuse rien», a-t-il fermement expliqué. Laurent Nuñez a finalement annoncé qu’il se rendra jeudi, aux côtés de Gérald Darmanin, ministre de la Justice, à Marseille «pour faire le point avec les magistrats et policiers». Avant d’ajouter : «Le président a souhaité qu’on puisse se revoir d’ici la mi-décembre pour faire un nouveau point. Il ira à Marseille dans la foulée.»