Tout a commencé par un message, publié sur X ce lundi 17 novembre. « Votre pub Leroy Merlin apparaît sur le site abject FrontieresMedia.fr, obnubilé par l’immigration, qui vend du merch avec le slogan xénophobe du FN/RN et de Génération Identitaire et qui est accusé de diffamer des ONG de défense des droits humains (un hors-série du média, paru en janvier, accusait des associations telles qu’Utopia 56, la Ligue des droits de l’homme ou encore le MRAP, d’actions illicites et de faire de l’immigration et des personnes exilées un fonds de commerce. Ces trois associations ont porté plainte en mai 2025 ; ndlr). Est-ce OK ? », a demandé Sleeping Giants FR, qui se présente comme « un collectif citoyen de lutte contre le financement du discours de haine » sur X, en mentionnant l’enseigne de bricolage française.
Ce même lundi, Leroy Merlin a rapidement répondu : « Bonjour, Votre alerte a bien été prise en compte. Le site mentionné a été immédiatement ajouté à notre liste de blocage publicitaire. Nous ne cautionnons en aucun cas les propos tenus sur cette plateforme, ni les messages qu’on a pu y voir relayés. Leroy Merlin France », peut-on lire sur X.
« C’est pas grave, chez Castorama il y a tout ce qu’il faut ! »
Mais cette réponse n’a pas plu à tout le monde. Certains utilisateurs se sont indignés sur les réseaux sociaux : « Leroy Merlin ne veut pas de clients ayant des idées politiques de droite. C’est noté », « Vous vous mettez à dos 50% des Français en faisant ce communiqué », « Pour satisfaire sa nouvelle clientèle, Leroy Merlin va vendre des drapeaux palestiniens, du tabac, des feuilles à rouler et de la 8-6 », peut-on lire.
Certains appellent déjà au boycott de l’enseigne, et des autres marques détenues par la famille Mulliez, propriétaire de Leroy Merlin, mais aussi d’Auchan, Décathlon, Boulanger, Norauto, Flunch ou encore Kiabi. « Le nombre de droitards que je connais qui vont à Leroy Merlin en plus, ça va boycotter lourd », « Ah bah je crois que malheureusement Leroy Merlin va perdre des clients mdr », « Bon à savoir ! Soumission à la gauche… plus un euro chez vous », « Ah ouais ? Vous cédez à la pression des gauchistes ? Je vais non seulement boycotter Leroy Merlin, mais aussi Auchan, Décathlon et tout le reste de vos enseignes. Finito », ont écrit plusieurs internautes indignés. « C’est pas grave, chez Castorama il y a tout ce qu’il faut ! » s’est exclamé un autre.
« Vive Leroy Merlin, vive la France, vive la république »
D’autres internautes se sont réjouis de cette nouvelle. Plusieurs utilisateurs ont adressé leurs remerciements et leurs félicitations à la marque : « Merci ! Et bravo d’afficher ainsi les valeurs de votre entreprise », « Merci, ça m’aurait un peu ennuyé d’avoir tiré des palettes pour vous si vous étiez en accord avec ces malotrus », « Merci pour votre prise de position », « En 48 heures, Leroy Merlin rappelle que la lutte contre le fascisme n’est pas qu’une affaire de gauche, mais bien l’affaire de notre République. Merci », « Jouissif de voir tous ces fachos pleurer depuis hier. Vive Leroy Merlin, vive la France, vive la république », « En Belgique ils ont un cordon sanitaire dans les médias pour l’extrême droite, nous on a Leroy Merlin. C’est beau », « Je vais principalement acheter chez Leroy Merlin, maintenant ».
Frontières est présenté sur Wikipédia comme « un média d’extrême droite français », « affichant une orientation conservatrice et identitaire, soutien officieux d’Éric Zemmour ». Selon un article du Monde datant de 2023, la création de la chaîne YouTube de ce média, en 2021, d’abord baptisé « Livre Noir », avait pour but initial et officieux de pousser la campagne électorale d’Éric Zemmour.
Sur son site, Frontières qualifie Sleeping Giants de « collectif d’extrême gauche » qui « vient de lancer une campagne de déstabilisation contre Frontières en harcelant sur les réseaux sociaux les entreprises qui diffusent de la publicité sur notre site internet. Leroy Merlin vient d’annoncer céder à leurs pressions. » Selon Erik Tegner, le directeur de la rédaction Frontières Media, le but de ce collectif est clair : « nous assécher financièrement ». Le média a ainsi annoncé une « riposte », en enjoignant ses sympathisants à s’abonner ou à réaliser un don en faveur de Frontières, afin de soutenir le média financièrement.