Par
Léa Pippinato
Publié le
18 nov. 2025 à 20h28
La course moustachue prépare sa quatrième édition. Le rendez-vous est fixé à ce dimanche 23 novembre 2025, à 10h, sur la place de la Comédie, à Montpellier. Le parcours offre une ou deux boucles de quatre kilomètres dans l’Écusson. La jauge atteint 1 700 participants et les inscriptions s’arrachent.
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Comme chaque année, une partie des fonds finance la recherche contre le cancer de la prostate. Les bénéfices iront à l’Institut des biomolécules Max Mousseron (IBMM) et à l’Institut de recherche en cancérologie de Montpellier (IRCM). Les équipes travaillent sur un programme destiné à créer des hydrogels. En 2024, 27 000 euros ont été reversés. Les organisateurs visent plus haut et souhaitent dépasser les 100 000 euros cumulés depuis la première édition. Mehdi Deghmache a perdu ses jambes il y a trois ans dans un accident de moto. L’ancien rugbyman s’est reconstruit grâce au sport, est devenu vice-champion du monde de para-kayak et vise les Jeux de 2028. Le Montpelliérain, père de trois enfants, accepte aujourd’hui un rôle symbolique : parrain de la Courstache, dans sa ville.
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Qu’est-ce que cela représente pour toi d’être le parrain de la Courstache ?
C’est un honneur énorme d’être le parrain. J’avais déjà suivi la course. J’aimais son esprit. J’aimais le mélange entre humour, solidarité et action. On parle beaucoup d’Octobre Rose. On parle moins de la santé des hommes et de leurs cancers. Pourtant, les chiffres font peur. Beaucoup d’hommes n’osent pas consulter. Beaucoup se taisent. Le rôle du parrain doit aider à ouvrir la parole. J’ai vécu un traumatisme différent, mais j’ai dû affronter le regard des autres, le doute, la douleur. J’ai dû accepter mes faiblesses pour les transformer en force. Je veux donc représenter cette combativité-là. Je veux montrer que tout le monde peut avancer, même après une épreuve.
Comment as-tu réagi quand on te l’a proposé ?
Ça s’est passé lors d’une soirée. Maurice Victoria m’a expliqué le projet. Il m’a demandé si je voulais être parrain. Je n’ai pas laissé un silence et j’ai dit oui tout de suite. Je me suis senti honoré, touché et motivé. C’est dans ma ville et c’est une cause importante. Je voulais m’engager sans hésiter. Je savais que j’avais quelque chose à apporter.
Selon toi, quel est le rôle d’un parrain ?
Pour moi, un parrain doit incarner un message simple : ne jamais lâcher. La vie impose des épreuves. La maladie, le handicap, le stress, les accidents. On ne choisit pas. On peut juste choisir la manière dont on se relève. Je veux montrer, avec mes propres limites, que la course reste possible. Je veux encourager ceux qui doutent, soutenir les familles, donner du sens à la recherche et rappeler que la persévérance fonctionne, même quand tout semble perdu.
Vidéos : en ce moment sur ActuTu vas participer ? Comment ?
Oui, je serai sur la ligne de départ. Je ferai les 4 kilomètres. Je ne peux pas courir, alors je marcherai vite. C’est difficile avec mes prothèses, mais j’assume. J’ai envie de montrer que la vitesse n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est de franchir la ligne. Je le ferai avec le sourire. Je veux que les gens se disent que, s’ils doutent de leur capacité, ils peuvent quand même y arriver.
Comment te prépares-tu physiquement ?
Je m’entraîne tous les jours. Je fais beaucoup de cardio. Je travaille au tapis et dans la marche quotidienne. Je veux être prêt, même si la course n’est pas une compétition pour moi. Je veux arriver en forme. Ce matin encore, je me suis levé à 6h30. Je suis allé à la salle. J’ai fait trois kilomètres à jeun. Ensuite, j’ai déposé mes enfants à l’école. Je retournerai à la salle ce soir pour 45 minutes de tapis, avec une pente à 11 %. Je m’entraîne de cette manière car la course ne sera pas plate. Il y aura des montées et il faudra tenir.
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Penses-tu que ton histoire peut aider à parler de ces sujets encore tabous ?
Oui. Je le vois tous les jours. Beaucoup d’hommes n’osent pas dire qu’ils ont mal, qu’ils ont peur, qu’ils vivent quelque chose de grave. Ils se taisent. Moi aussi, j’ai eu des moments de doute. J’ai dû accepter de demander de l’aide. J’ai compris que la positivité aide. Le mental et le sourire aident. Je veux dire aux hommes qu’ils ont le droit de parler, de consulter, de se faire aider. Il n’y a aucune honte. Au contraire.
Quel sera ton rôle le jour J ?
Je veux aller à la rencontre des familles, les encourager et rassurer ceux qui doutent d’eux-mêmes. Je souhaite montrer que le handicap n’est pas une limite infranchissable, mais un défi que l’on peut surmonter, et rappeler que la maladie ne diminue en rien la valeur de chacun. J’aimerais que chaque participant reparte avec une idée claire : tout peut devenir possible.
Trois mots pour le définir ?
Combativité, car il faut se battre. Persévérance, car rien ne vient sans effort. Et joie, car la joie ouvre des portes. Sans joie, on n’avance pas. Le sourire est gratuit et il change tout.
As-tu eu des modèles ?
Oui. J’ai rencontré des personnes touchées par des maladies très lourdes, notamment la maladie de Charcot. Elles se levaient chaque matin et allaient au sport. Elles forçaient leur corps à tenir. Elles s’entretenaient malgré la douleur et la peur. Leur détermination m’a marqué. J’ai compris grâce à elles que notre corps fonctionne comme une pompe. Il doit fonctionner, bouger et se maintenir. Sans cet entretien, tout s’arrête. Pour moi, cette idée est devenue essentielle.
Quel message pour ceux qui hésitent ?
Venez. Venez en famille. Venez entre amis. Venez même si vous pensez ne pas avoir le niveau. Il y aura des débutants. Des coureurs. Des marcheurs. Tout le monde aura sa place. Ce sera une journée conviviale. Le dépassement n’est pas obligatoire. La présence suffit.
> Participez à la Courstache ! Inscriptions en ligne jusqu’à ce jeudi 20 novembre, 18h (20 euros – étudiants : 15 euros)
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