Le débat sur l’éthique des élus ressurgit à Paris. Le Conseil de Paris a validé mardi un vœu interdisant toute intervention d’un élu dans la demande de logement social d’un proche jusqu’au troisième degré. Cette décision intervient après les révélations du Canard enchaîné, accusant Rachida Dati d’être intervenue dans l’obtention d’un HLM pour une sœur. La candidate à la mairie réfute, assurant que l’attribution provient de l’employeur de celle-ci, Veolia.

Rachida Dati avait tenté, en vain, de faire retirer le vœu de l’ordre du jour, le qualifiant « de pure circonstance » et « gravement accusatoire ». Pour le sénateur communiste Ian Brossat, à l’origine du texte, il ne s’agit pourtant que d’une règle évidente. « Honnêtement je pensais que c’était l’évidence », insiste-t-il, rappelant que la transparence demeure « fondamentale face à la pénurie de logements sociaux ».

Plus aucun « passe-droit » pour les élus

Cette polémique fait écho aux déclarations d’octobre de Jeanne d’Hautesserre, maire LR du 8e arrondissement, qui avait surpris jusque dans son camp en affirmant que des élus « de son bord » demandaient des logements sociaux pour leur famille. Une sortie qui avait mis en lumière des pratiques rarement évoquées publiquement.

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Le vœu, adopté par la majorité de gauche, réaffirme qu’« aucun passe-droit ne saurait être accepté » dans une capitale où l’accès au logement social est « quasiment impossible » dans l’ouest, en raison du faible nombre de HLM et de l’opposition persistante d’élus de droite à tout projet de création. La Ville rappelle enfin que le système de cotation instauré en 2014, ainsi que l’ouverture des commissions au public et à l’opposition, visent déjà à garantir des attributions plus transparentes.