L’image était pourtant belle. Des « structures végétales innovantes et mobiles sur les places bitumées » posées sur l’esplanade De Gaulle ou la place Hoche. C’était ce que promettait l’alliance électorale entre PS et écologistes en 2020. Malheureusement, ces « structures innovantes » en pot se sont heurtées à un problème vieux comme le jardinage : il fallait les arroser. Or Rennes « est de plus en plus confrontée à des épisodes de sécheresse » et à des restrictions d’eau, regrette la municipalité. Ne reste qu’un « dispositif d’ombrage éphémère » en plastique tendu au-dessus de la rue Le Bastard pour rafraîchir les piétons. Autre oublié : le « grand parc en réseau » qui devait relier « tous les quartiers » et ne s’inscrit désormais plus que « dans la requalification du Blosne-est et de la Zac Maurepas-Gayeulles ».
Le dernier mandat de Nathalie Appéré a été marqué par les records de chaleur : 9 °C d’écart de température entre le centre-ville et la campagne en juillet 2022, treize nuits dites « tropicales » enregistrées au même endroit en 2023… C’est le principe de l’îlot de chaleur urbain (ICU) : là où l’eau et l’herbe manquent, le chaud s’accumule pendant la journée et se libère la nuit. Contribuant à rendre l’atmosphère suffocante. « Plusieurs études ont estimé que l’ICU augmentait le risque de mortalité pendant les vagues de chaleur », relève le ministère de la Santé.
30 000 arbres, promesse tenue ?
Pour rafraîchir la capitale bretonne, la majorité brandissait une autre promesse emblématique : planter plus de 30 000 arbres. C’est (presque) chose faite : le rapport 2025 de la Charte municipale de l’arbre en compte 24 195, soit un accroissement d’environ 19 % depuis 2020, même en intégrant les spécimens abattus. « Seuls » 500 ont été plantés dans le centre, dont 200 en bord de Vilaine où ils ne gênaient ni les tuyaux, ni le stationnement, ni la vue. « Ces engagements de campagne ne sont pas des actions isolées », prévient la majorité sortante. « Ils s’inscrivent dans une stratégie plus globale. » Comme rendre les sols perméables aux eaux de pluie (une mesure importante mais moins visible), créer des trames végétalisées le long des entrées de ville, ou planter des espèces « adaptées et plus résistantes au changement climatique ».