Des banquettes en velours. Un éclairage à la bougie. Des gangsters en train de préparer un coup. Et de l’alcool. Voilà à quoi ressemblera la Librairie de Paris jeudi (20 heures) pour l’ouverture du 8 e festival Les Gueules noires du polar.
« Costume pour les messieurs et robe au style années 1920 pour les dames »
L’occasion de plonger dans un environnement de prohibition en goûtant à l’ambiance des plus sombres speakeasys des grandes villes américaines est belle. Bon, on avoue, on a sans doute un peu exagéré le tableau. Il n’y aura probablement ni membres de l’Outfit de Chicago ni alcool frelaté ni mot de passe à chuchoter au videur veillant au bon fonctionnement d’une porte dérobée : « On offrira quand même deux consommations. D’ailleurs, on est en train de travailler sur les recettes de cocktails, c’est un gros enjeu », se marre Anne-Laure Billon la salariée de la librairie stéphanoise à l’origine de la création du festival.
Et surtout, ce bar clandestin d’un soir sera doté d’une atmosphère très swing. The Green Street Speakeasy, un quartet stéphanois, se chargera de transformer la Librairie de Paris en boîte de jazz : « Ça fait très longtemps qu’on rêvait d’une soirée musicale ici. Et on sait que les habitués sont friands de découvrir l’établissement sous un autre jour. On espère que le dress code sera suivi : costume pour les messieurs et robe au style années 1920 pour les dames. » En revanche, ne trainez pas pour réserver votre place dans cet espace qui baignera dans un nuage de fumée de cigares (on exagère encore), le nombre de places est très limité (1).
Le premier roman de Sidonie Bonnec et le « Simenon italien »
Dès le lendemain, vous pourrez ranger vos fédoras. Les rencontres avec les auteurs du festival de littérature policière commenceront vendredi (18 heures) par la venue du romancier et journaliste italien Valerio Varesi : « Il est le premier écrivain étranger à venir aux Gueules noires du polar, se rejouit Anne-Laure Billon. Son personnage, le commissaire Soneri, mène des enquêtes de bouquins en bouquins. On dit souvent que c’est le Simenon italien. » Après cette dédicace, la soirée se poursuivra avec les élèves de l’École hôtelière Renouveau (Saint-Genest-Lerpt) qui adapteront culinairement leur lecture de l’univers de Varesi. Pour le public, l’expérience sera gustative et littéraire.
Samedi matin (9 h 45), place sera donnée au polar historique. Laurent Guillaume parlera de son livre Opium Lady : « C’est l’histoire d’une reporter de guerre en contact avec une princesse birmane qui était la plus grosse trafiquante d’opium de l’Asie du Sud-Est dans les années 1950 ».
Rencontre avec les auteurs
Et Stanislas Petrosky, qui est aussi thanatopracteur, de son personnage d’Ange Clément, l’assistant du professeur Lacassagne, père de la médecine légale à Lyon. En fin de matinée (11 heures) l’animatrice de radio et de télévision Sidonie Bonnec fera découvrir son premier thriller psychologique La Fille au pair : « Son personnage est au sein d’une famille anglaise aux apparences bien trompeuses. Le roman, inspiré de la propre histoire de l’autrice, est extrêmement bien écrit », détaille Anne-Laure Billon. L’après-midi (à partir de 14 h 30), la librairie de Paris recevra Yves Grevet, Jean-Michel Payet et Jean-Christophe Tixier autour d’une dédicace suivie d’une table ronde sur le thème « écrire pour les adultes ou pour les ados ».
Frénésie, cadavres et manipulations. Le programme des Gueules noires du polar devrait plaire aux amateurs de ce genre littéraire qui pourront poser toutes leurs questions aux auteurs. De là à s’inspirer d’ Al Capone , que vous croiserez peut-être jeudi soir, lequel affirmait qu’« on peut obtenir beaucoup plus avec un mot gentil et un revolver qu’avec un mot gentil tout seul »…
(1) Festival Les Gueules noires du polar, du 20 au 22 novembre, à la Librairie de Paris (6, rue Michel-Rondet). La soirée « The secret Jazz Room » du jeudi est payante (19,99 euros avec deux consommations offertes). Billetterie sur www.librairiedeparis.com. Les rencontres avec les auteurs sont gratuites mais il faut quand même s’inscrire sur le site de la librairie.