«Non, je ne me tairai pas ». Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, Amine Kessaci, le frère de Mehdi abattu le 13 novembre, à Marseille, par deux personnes à moto, a affirmé vouloir dire « la violence du narcotrafic ». « Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien », a-t-il écrit.
Engagé dans la lutte contre le narcobanditisme le militant écologiste de 22 ans, vient d’une famille de six enfants déjà endeuillée, en 2020, par l’assassinat d’un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.
« On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n’est jamais un avertissement », s’est indigné Amine Kessaci. « Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies », a-t-il ajouté.
« Une lutte à mort est engagée »
Le militant a également souligné que la protection policière qui lui avait été accordée ne l’avait pas été à ses proches. « Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang ? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ? », s’est-il interrogé. « Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu’il se passe et comprendre qu’une lutte à mort est engagée », a-t-il encore prévenu.
Amine Kessaci a également esquissé des pistes pour essayer d’endiguer les ravages du narcotrafic, comme « faire revenir les services publics dans les quartiers », « lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise », ou encore « doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin » et « soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic ». Avant d’ajouter : « Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ? »