Par

Rédaction Métropolitain

Publié le

19 nov. 2025 à 10h20

La violente agression d’une directrice d’école par un couple de parents d’un élève, à Montpellier, le 13 mars dernier, vient d’avoir des prolongements judiciaires : ce mardi 18 novembre 2025, le père a été condamné à dix mois de prison à effectuer sous bracelet électronique, la mère va devoir réaliser 105 heures de travail d’intérêt général dans les 18 prochains mois, sous peine de huit mois d’incarcération. Ils devront en outre suivre, à leurs frais, un stage de citoyenneté et ils ont interdiction d’entrer en contact avec la directrice et de se rendre à l’école Samuel-Paty pendant deux ans.

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Le couple a comparu à l’audience du tribunal correctionnel, où la directrice de l’école élémentaire Samuel Paty, située dans le quartier de Tournezy, était également présente, sans avoir voulu s’exprimer devant les juges. Son avocate a plaidé que, « depuis les faits, elle vient toujours à l’école la boule au ventre, car elle a peur de croiser ces parents qui résident à 500m de là ».

Coup de coude 

Âgés de 30 et de 32 ans, issus de la communauté des gens du voyage, ces parents lui ont présenté leurs excuses, après avoir regretté leur comportement. Le 13 mars 2025, les trentenaires sont surpris dans la cour de l’école par la directrice de cet établissement où ils viennent de s’introduire illégalement en enjambant le portail. Elle leur demande de quitter les lieux. Mais tout dégénère : les menaces de mort fusent, la mère surexcitée lui lançant « Je vais te faire violer, je vais te tuer » et le couple hurlant « on va t’enterrer vivante ». Puis, les parents lui portent un coup de coude au thorax et c’est en courant de toutes ses forces, le souffle coupé, que la directrice de l’école a pu se réfugier et s’enfermer dans son bureau, où la mère de l’élève tentait de casser la porte. 

Une Atsem ayant assisté à la scène a reconnu aux policiers nationaux intervenus rapidement « n’avoir jamais vu ça en 25 ans de carrière ». La directrice a bénéficié de 5 jours d’interruption totale de travail tandis que les prévenu étaient placés sous contrôle judiciaire jusqu’au procès.

Vidéos : en ce moment sur ActuUn malentendu 

Lors de l’audience, ce mardi, la présidente du tribunal a expliqué que tout était parti d’un appel de la directrice d’école aux parents, les informant que leur fils a fait un bisou à une écolière au niveau de l’entrejambe, qu’elle venait de le réprimander et à l’obliger de présenter ses excuses. Les parents du garçonnet -scolarisé ailleurs depuis les faits- n’ont pas accepté cette situation décrite au téléphone et ont débarqué quelques minutes plus tard à l’école. Les prévenus ont assuré s’être déplacés en colère à l’école sur un malentendu, lors de la communication téléphonique de la directrice dans le récit des reproches faits à leur jeune fils.

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« Le degré de compréhension de la situation ne justifie rien, au vu de la gravité des faits, dans une école Samuel-Paty au nom particulièrement symbolique. On observe de plus en plus d’actes d’incivilités ou d’infractions commises par les parents, alors que l’école est un sanctuaire », a relevé le procureur de la République, dont les réquisitions ont été suivies à la lettre par le tribunal. L’avocat de la défense du couple a reconnu que « l’école était un lieu sacré et l’enfant est roi chez les gitans ».

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