Il a pris ses fonctions il y a un peu plus de trois mois. Depuis le 1er août, le général de division aérienne Emmanuel Naëgelen est le nouveau commandant de la cyberdéfense (Comcyber) au sein de l’état-major des armées. Un poste stratégique, à l’heure de la montée de la menace de cyberguerre russe et de la révolution de l’intelligence artificielle (IA), où il succède au général Aymeric Bonnemaison, nommé à la tête de la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense au sein du ministère des Armées.
Dans ses nouvelles fonctions, Emmanuel Naëgelen a une mission : « la défense des systèmes d’information et des systèmes d’armes, ainsi que la conception, la planification et la conduite des opérations militaires dans le cyberespace », explique le ministère des Armées. Sur le terrain, l’homme pilote l’ensemble des forces de cyberdéfense du ministère. « Nous comptons un peu plus de 4 900 cybercombattants dans l’ensemble du ministères. Le Comcyber, en tant que tel, rassemble 500 personnes », indique l’intéressé, rencontré en marge de la 10e European Cyber Week, grand-messe annuelle de la cyber organisée à Rennes.
90 % du Comcyber à Rennes en 2027
Sur ces 500 cybercombattants, une grande partie est installée au sein du quartier Stéphant, à Rennes, où un nouveau bâtiment a été inauguré en juin 2025 pour accueillir l’Académie de la cyberdéfense ou encore le Centre d’audits de la sécurité des systèmes d’information. « L’objectif, d’ici deux ans, est de terminer la transformation du Comcyber, dont les équipes seront à 90 % à Rennes. Il ne restera qu’une trentaine de personnes de l’état-major à Paris », confie Emmanuel Naëgelen, dont les effectifs ont beaucoup augmenté ces dernières années. Et ce n’est pas terminé, puisque la loi de programmation militaire fixe un objectif de 5 500 cybercombattants au sein des armées d’ici 2030.
Un bon connaisseur de la maison
Âgé de 55 ans, Emmanuel Naëgelen connaît bien l’armée et le monde de la cyber. Après un début de carrière dans l’armée de l’air, il intègre l’état-major des armées, en 2008, en tant que chef de cellule cyberdéfense puis prend, en 2011, le poste de chef de service en charge de la cyberdéfense au ministère des Armée. Nommé en 2016 commandant de l’École des pupilles de l’air, il revient à la cyber deux ans plus tard, en intégrant le Comcyber afin d’en piloter les opérations.
En 2020 et jusqu’à son retour au Comcyber, il officie à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), en tant que conseiller puis directeur général adjoint. Des fonctions où la Bretagne était déjà présente, l’agence ayant ouvert une antenne à Rennes, en 2023.