justice – Inculpé pour « homicide involontaire » en avril 2023, le conducteur de métro de la ligne 6, à Paris, dont l’une des rames avait mortellement traîné une femme sur les voies, a finalement été relaxé
Pas de caractérisation de l’homicide involontaire. Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé, hier, la relaxe du conducteur de métro dont l’une des rames avait mortellement traîné une voyageuse sortie à la station Bel-Air, sur la ligne 6, et dont le manteau s’était coincé dans les portes.
Mis en examen pour homicide involontaire le 28 avril 2023, il avait été alors suspecté d’avoir failli aux règles de sécurité, en omettant de regarder correctement dans les deux miroirs se trouvant sur le quai. Selon le rapport d’un expert sollicité dans le cadre du procès, l’un d’eux serait en effet mal orienté, et n’aurait pas permis au chauffeur d’effectuer les vérifications d’usage au risque de devoir quitter son poste.
Des « moyens limités » de visibilité
Dans son jugement, le tribunal a indiqué avoir considéré que « l’insuffisante vérification dans le miroir-plan » ne constituait donc pas une caractérisation de l’homicide involontaire, soulignant les « moyens limités » de visibilité dont disposait le conducteur dans cette station de métro.
Les dépistages d’alcool et de stupéfiants réalisés sur le conducteur, employé de la RATP depuis quinze ans et travaillant sur la ligne 6 depuis onze ans au moment des faits, s’étaient également avérés négatifs. À l’audience du 14 octobre, le parquet avait néanmoins requis un an de prison avec sursis, à son encontre. Le tribunal en a finalement décidé autrement.
À lire aussi :
Femme happée par le métro : Pourquoi encore des accidents mortels sur les voies du réseau francilien ?
Accident grave de voyageur: «Je ne pouvais pas m’enlever de la tête que j’avais tué quelqu’un»