C’est l’histoire qui semble se répéter. Inlassablement dans ce Centre national d’art contemporain. Les équipes du Magasin à Grenoble ont fait grève de 14 à 16 heures. « Les salariés prennent aujourd’hui la parole publiquement pour décrire une situation de travail devenue, au fil des mois, insoutenable. Derrière les façades culturelles et les discours officiels, l’équipe vit une dégradation continue de son quotidien, marquée par l’absence de dialogue, l’opacité des décisions et un climat de méfiance qui s’est lentement imposé comme une norme », expliquent-ils dans un communiqué diffusé par Sud Culture Solidaires.
« Depuis plus de deux ans, le centre est traversé par des départs successifs, des licenciements, des démissions, des arrêts maladie et des accidents du travail qui, mis bout à bout, dessinent un tableau préoccupant. Beaucoup expriment une fatigue profonde, une perte de sens et le sentiment d’être entraînés dans une dynamique qui s’éloigne chaque jour davantage des valeurs initiales de la structure. Les tentatives d’alerte adressées à la direction et à la gouvernance, notamment par le CSE, n’ont conduit ni à des enquêtes internes ni à des mesures concrètes de soutien, malgré les obligations légales et les signaux récurrents attestant d’un risque psychosocial avéré », expliquent les salariés.
La directrice sur le départ
L’arrivée à la direction de Céline Kopp en janvier 2022 avait suscité un grand enthousiasme tant ce fleuron de la culture à Grenoble avait été traversé par de multiples perturbations autant politiques que sociales. Mais il semble que les problèmes perdurent alors que Céline Kopp vient d’annoncer son départ pour le musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice.
« Dans ce contexte déjà fragilisé, plusieurs salariés ont récemment fait l’objet de procédures disciplinaires lourdes, parfois engagées au retour d’un arrêt de travail. L’usage quasi immédiat du levier juridique et le refus d’ouvrir une médiation sincère ont renforcé l’inquiétude générale », expliquent les salariés qui demandent « qu’un véritable espace de médiation soit ouvert, indépendant et transparent ». Ainsi que « le retrait de la procédure de licenciement engagée à l’encontre de leur collègue et la réintégration à son poste, l’ouverture urgente d’un dialogue structuré, la mise en place d’une médiation neutre et indépendante, la reconnaissance des alertes internes, un audit organisationnel, et des mesures réelles permettant d’améliorer durablement les conditions de travail. » Des revendications qui devraient faire réagir les tutelles que sont l’État, la Région, le Département et la Ville de Grenoble.