Un duel très à droite s’annonce à Nice. Non pas pour savoir qui de Jonathan Clauss ou Tom Louchet animera le couloir, mais plutôt pour déterminer qui prendra les commandes de la ville. Dans cette bataille, le maire sortant Christian Estrosi (Horizons) a vu son rival, Éric Ciotti (Union des droites pour la République), obtenir un soutien de taille. En effet, l’ancien président du Gym, Jean-Pierre Rivère, va figurer sur sa liste pour les élections municipales de mars 2026. En cas d’élection, l’homme d’affaires qui a quitté la présidence de l’OGC Nice le 20 août dernier, deviendra son premier adjoint.

« Il a plus de coups à prendre que dans le foot »

« Je suis surpris mais il a le bon profil. Il est aimé des Niçois et ça a toujours été un stratège dans les affaires. Tout ce qu’il a fait a marché,” souligne un de ses anciens défenseurs. Une sidération partagée par cet agent bien implanté à Nice, qui a lui aussi voulu rester anonyme: “Je ne m’y attendais pas. Je pensais qu’il resterait tranquille, à l’ombre, après sa belle carrière dans le foot. Il avait soigné sa sortie mais là, en politique, il a plus de coups à prendre que dans le foot et pourtant il était déjà bien exposé.”

Sa sortie, le président Rivère l’avait pourtant préparée depuis un moment d’après ce proche du vestiaire : “Il était dans le football depuis 2011, il en a fait le tour et pensait à arrêter depuis un petit moment. Ces derniers mois on sentait qu’il avait plus d’affinités avec Eric Ciotti que Christian Estrosi, mais de là à s’engager en politique, ce n’était pas imaginable.”

« Malin et stratège », « médiateur », Rivère s’est offert une légitimité

Avant lui, d’autres dirigeants sportifs se sont lancés en politique comme Bernard Tapie ou plus récemment Jean-Michel Aulas. « Ça en a fait réagir plus d’un dans l’open space,” témoigne un salarié du club azuréen qui salue sa gouvernance. « Il a toujours été malin et stratège, que ce soit avec le club mais aussi dans ses autres affaires qui l’ont poussé sur le devant de la scène.”

Celui qui avait racheté l’OGC Nice 12 millions d’euros en juillet 2011 est allé jusqu’à « faire la loi » lors des tumultueux Conseils d’administration de la LFP. « Dans les instances, il avait un rôle très, très, très politique, c’était un très bon médiateur,” témoigne un proche de l’ex-président. « Ça lui a même joué des tours car il était parfois considéré comme trop politique et il lui était reproché sa proximité avec Vincent Labrune et Nasser Al-Khelaifi… » Sa présidence a aussi été marquée par différentes crises à gérer dont « l’épisode Galtier (qui) l’a secoué.” « Il avait été étonnement discret à ce moment-là”, renchérit cet ancien Aiglon.

Une union avec l’extrême droite qui dérange

Implanté depuis plusieurs années dans le paysage économique local, principalement dans l’immobilier, Jean-Pierre Rivère vient d’associer son nom à celui d’Éric Ciotti, un candidat allié notamment au Rassemblement National. « Je connais les idéaux de ce monsieur et franchement je ne voyais pas du tout Rivère être de ce côté là », témoigne un ancien Niçois récemment retraité. « Ça m’étonne parce qu’il y a des gens de tous les horizons dans un vestiaire. Le président ne mettait jamais quelqu’un de côté, mais peut-être qu’il nous cachait bien ses opinions.”

Un membre du club poursuit: « Le foot est un milieu très cosmopolite et je n’ai jamais ressenti une tendance politique pendant sa présidence. » Le principal intéressé assure « vouloir sortir des divisions et rassembler tous les Niçois, » et affirme être « un homme de terrain, pas de bureau. Je ne viens pas faire de la politique. Les bonnes idées viennent de plein d’endroits. »

Article original publié sur RMC Sport