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Rédaction Paris

Publié le

19 nov. 2025 à 17h35

L’auteur d’un refus d’obtempérer en juin 2022 à Paris, pris en chasse par des policiers qui avaient tiré sur son véhicule pour tenter de l’arrêter et tué sa passagère, Rayana, 21 ans, a été condamné mercredi 19 novembre 2025 à cinq ans d’emprisonnement, dont dix-huit mois avec sursis.

Le conducteur, qui avait été placé en détention provisoire pendant plus de trois ans, pourra effectuer la partie ferme restante sous la forme d’une détention à domicile avec bracelet électronique, a décidé le tribunal correctionnel de Paris. Une décision accueillie avec « soulagement » par son avocat, Me Raphaël Kempf.

Une fuite « par instinct de survie »

Le 4 juin 2022 vers 10h45, dans le 18e arrondissement de la capitale, trois policiers à VTT avaient voulu contrôler une Peugeot 207 dont les passagers arrière ne portaient pas leur ceinture. Le conducteur avait poursuivi sa route à vive allure pendant 300 mètres, avant d’être coincé dans les bouchons. Positionnés autour du véhicule qui tentait de redémarrer, les forces de l’ordre avaient alors fait feu à plusieurs reprises. « J’étais persuadé qu’il allait m’écraser », avait assuré l’un des policiers lors du procès, le 6 octobre, martelant avoir usé de son arme parce qu’ »on était en danger : c’est pas qu’un ressenti ».

Le mis en cause – en état de forte alcoolémie à la sortie d’une discothèque, roulait en outre sans permis, une infraction pour laquelle il avait déjà été condamné – avait au contraire protesté à l’audience de toute intention de blesser les fonctionnaires : « Si j’ai pris la fuite, c’est par panique. Par instinct de survie. On m’a tiré dessus à neuf reprises« .

Souhait d’un procès

Le procureur avait requis six ans d’emprisonnement, en convenant que le conducteur n’avait « pas voulu le décès de Rayana », mais en soulignant que « son comportement a été d’une inconséquence telle qu’il a mis en danger l’ensemble des occupants dans son véhicule ».

Parties civiles dans ce procès, deux des trois policiers de la patrouille concernée avaient pour leur part bénéficié en mai d’un non-lieu, dont la famille de la victime a fait appel.
Me Raphaël Kempf a dit son souhait qu’ »il y ait un procès » : « Ce n’est pas possible qu’en plein Paris, un policier en VTT puisse faire usage de son arme, un matin, et tirer à plusieurs reprises et ôter la vie d’une jeune femme. »

Avec AFP

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