Ce vendredi 21 novembre, La France Insoumise lancera officiellement sa campagne pour les municipales. Et sans doute annoncer qui sera la tête de liste du parti de Jean-Luc Mélenchon, alors que la députée Marie Mesmeur et Gwénolé Bourré, l’un des fondateurs du syndicat étudiant L’Union Pirate, ont été nommés chefs de file avant l’été.
Alors sur les rangs pour incarner cette liste insoumise, Ulysse Rabaté n’avait pas été choisi par la commission électorale de LFI à Paris. Une décision en sa défaveur qui n’a pas douché ses ambitions. Le président de l’association Rennes Commune, qu’il a fondé en 2022, l’assure, « je maintiens ma candidature. Il y aura une liste portée par Rennes Commune au premier tour. On veut proposer une alternative à gauche à la majorité sortante, populaire et citoyenne ». Et il l’affirme, la constitution de sa liste « est très bien avancée. Une liste à l’image de la ville, issue de divers horizons et de ce grand espace qu’est la gauche. LFI n’a pas souhaité soutenir une telle démarche de rassemblement citoyen ouvert. »
Suspendu de LFI « au moins jusqu’à la fin des municipales »
Contactée, Marie Mesmeur n’a pas souhaité commenter. Elle s’était montrée plus prolixe le 31 octobre sur X : « Après avoir demandé aux insoumis rennais réunis en assemblée municipale le 3 juin 2025 d’être leur chef de file et essuyé un refus, Ulysse Rabaté décide de se présenter en dehors de tous les cadres de discussion et de décision insoumises. Il clarifie donc une chose : il n’est pas insoumis. Chez nous, pas de cavalier seul ». De fait, Ulysse Rabaté confirme avoir « reçu un mail » de son parti « qui mentionne que je suis suspendu au moins jusqu’à la fin des élections municipales 2026 ».
Signe des clivages qui traversent les rangs insoumis en ce début de campagne, Ulysse Rabaté prône, au sein de Rennes Commune, « un mouvement critique et contributif », et n’hésite pas à attribuer des bons points à Nathalie Appéré, là où Marie Mesmeur et Gwénolé Bourrée optent pour « un programme de rupture ». « Sur certains sujets, comme le refus d’armer la police municipale, ou quand elle a tenu sur l’accès aux piscines aux femmes portant une tenue intégrale, elle correspond à ce que l’on peut attendre d’une maire de gauche. Avec l’extrême droite aux portes du pouvoir, il ne faut pas se tromper d’ennemi ».
De là à imaginer un rapprochement avec la maire socialiste ? « Non car il y a des sujets sur lesquels on est en désaccord, sur la place des classes populaires et des jeunes dans cette ville ». Ulysse Rabaté veut d’ailleurs faire de la jeunesse « la priorité de ce mandat ».
« Plan de prévention contre le narcotrafic »
Mais aussi lancer « un grand plan de prévention contre le narcotrafic » pour « faire de Rennes un terrain d’expérimentation au niveau national. Je souhaite un plan qui remette à plat les compétences de la Police nationale, de la police municipale et qui investit réellement sur cet échelon de proximité. Lors de ses prises de parole suite aux événements tragiques liés au narcotrafic, la maire de Rennes n’a pas prononcé une seule fois les mots éducation et cohésion sociale. C’est un problème, les habitants des quartiers veulent plus de services publics. »
Sur les questions d’aménagement du territoire, Ulysse Rabaté veut une politique « plus tournée vers l’humain que le béton. Notre crainte est que Rennes se standardise et tourne le dos aux quartiers populaires. Nous mettrons en place un moratoire sur les projets d’urbanisme en cours pour questionner les habitants. » Il plaide également pour la « mise en place d’une nouvelle consultation sur les rythmes scolaires » et la création « d’un statut local de parent isolé ».