Par

Rédaction Paris

Publié le

19 nov. 2025 à 18h59

La grève reprend dans les bibliothèques de Paris. Depuis ce mercredi 19 novembre 2025, la profession s’est une nouvelle fois mise à l’arrêt après une première protestation lancée en juin dernier contre la mise en place du plan « Lire à Paris 2 ». L’intersyndicale a appelé à la grève en plein Conseil de Paris pour dénoncer le plan conçu par la Direction des affaires culturelles de la Ville de Paris (DAC) et le Service du livre et de la lecture (SBL), selon une information de Télérama. « Amplitudes horaires en hausse, avec des effectifs en baisse, nouvelle baisse des budgets, politique du chiffre contradictoire avec les missions de lecture publique, menaces sur les espaces musique et cinéma, prime aux rabais, la Ville confirme sa volonté de nouveaux passages en force », dénonce l’intersyndicale (SUPAP-FSU, FO, CGT).

Celle-ci demande en revanche « la revalorisation immédiate du régime indemnitaire et de la prime du dimanche, le maintien des budgets et un moratoire sur l’augmentation des amplitudes horaires, le dégel des recrutements externes et des créations de postes ».

Horaires élargis, budget diminué…

Le projet voulu pour les bibliothèques parisiennes vise à rendre la lecture publique « plus accessible et durable » avec notamment des horaires harmonisés de 13h à 19h les mardis, jeudis et vendredis et de 10h à 19h les mercredis et samedis. Soit 36 heures d’ouverture, contre 35h actuellement. Cette mesure est sans doute la plus difficile à accepter pour les bibliothécaires, selon le magazine culturel. « Garder une bibliothèque fermée, c’est paradoxalement rendre possible l’accueil de publics spécifiques », a indiqué un représentant du personnel auprès de Télérama. « En dehors des horaires d’ouverture, nous accueillons beaucoup de publics mixtes, scolaires ou périscolaires, des catégories plus défavorisées qui ne sont pas les plus utilisatrices des services en bibliothèque. »

Les syndicats pointent aussi une politique de rassemblement des petits établissements avec de grandes médiathèques. Un « rapprochement strictement administratif », selon la Ville, mais une « entreprise de rationalisation », pour les syndicats.

Un autre point de crispation concerne aussi le niveau d’investissement permettant aux bibliothèques d’acquérir des œuvres. Celui-ci reste stable, passant de 3,8 millions d’euros à 3,65 millions d’euros en 2025. Mais, selon l’intersyndicale, le budget a « mécaniquement » baissé de 20 % en raison de l’ouverture de la bibliothèque James-Baldwin dans le 19e arrondissement de Paris. « Nous nous réjouissons, mais qui a nécessité d’acheter énormément de fonds », souligne-t-elle.

La grève dans les bibliothèques, commencée ce mercredi, est reconductible avec deux pics mercredi et samedi, annoncent les syndicats.

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.