C’est ce qui s’appelle une surprise.
À la ville, Eric Gérard, 59 ans, est le directeur de la célèbre brasserie art déco Excelsior, établissement fièrement posté à deux pas de la gare de Nancy.
Cheveux courts, costumes et chemises blanches toujours impeccables, il veille, depuis 2013, à la bonne tenue de la maison remarquable de la gastronomie nancéienne.
Son sourire et sa rigueur sont connus : il n’en faut pas moins pour accueillir les dizaines de personnalités politiques, économiques et culturelles qui se pressent chez lui tous les ans, et gérer 90 employés et un chiffre d’affaires annuel entre 8 et 9 millions d’€.
Restauration et travaux manuels
Mais une fois sorti du restaurant, c’est un autre homme qui se dévoile.
À la campagne, Eric Gérard est un grand passionné d’artisanat, de travaux domestiques, de travail sur le bois…
En vue de sa future retraite, qu’il envisage de prendre à la fin de l’année 2026, le responsable a créé, cette année, une entreprise locale à Nancy baptisée « Des vis et des clous », société spécialisée dans la rénovation, les travaux multiservices, l’aérogommage… Car pour lui, il n’y a pas que la comptabilité et les menus dans la vie, il y a aussi le travail manuel.
Sa nouvelle petite affaire démarre doucement, mais sûrement. Récemment, il était en train de restaurer la fontaine de la commune de Pulligny , dans le Saintois. « Un bonheur », confie-t-il ce samedi 15 novembre.
« Éviter la routine »
D’où vient cette passion ? « De mon grand-père et de mon père », dit-il. Enfant, il a grandi à Domèvre-sur-Vezouze , village de 300 âmes situé dans le Lunévillois, à 60 km de Nancy. « Mes aïeuls étaient artisans, charpentiers, couvreurs… Quand j’étais petit, j’allais aider. Un de mes frères avait repris l’entreprise de papa. Je donnais un coup de main au début. J’ai trouvé cela dur physiquement un moment, c’est pourquoi je me suis orienté vers la restauration. Mais cela m’a toujours plu en fait. Comme j’aime le contact avec les gens et ça, je me dis que plus tard j’en ferai quelque chose », explique Eric Gérard.
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Eric Gérard est, comme il se définit lui-même, un « slasheur », une personne qui a plusieurs activités, et qui touche à tout : « Nous sommes quatre millions de slasheurs actuellement en France. Moi je suis comme ça, car je veux éviter la routine. Et selon moi, c’est important de savoir être polyvalent. Je vois, à l’Excelsior , nous avons des tas de talents comme ça. Et près de mon village, il y a encore des anciens qui sont comme ça, et qui ont des choses à transmettre… »
Parfois, le mot « retraite » ne convient pas à tout le monde…