Les Manaudou forment un clan où la natation
occupe une place centrale et façonne les parcours de chacun.
L’aîné, Nicolas, s’est tourné vers l’entraînement,
guidé par la volonté de transmettre son savoir. À ses côtés,
Florent a longtemps fait vibrer les bassins grâce
à sa puissance et sa régularité. Ses deux médailles de bronze
glanées lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 illustrent
parfaitement son engagement et son sens du défi.
Laure, quant à elle, incarne la figure la plus
marquante de cette lignée sportive. Sa carrière impressionnante a
marqué une génération, notamment lorsqu’elle a décroché trois
médailles aux Jeux d’Athènes en 2004. Deux ans plus tard, elle
frappait encore les esprits en améliorant le record du monde du 400
mètres nage libre lors des Championnats d’Europe de Budapest.
Laure Manaudou, la natation dans le sang
Laure Manaudou enchaîne les
décisions fortes à mesure que sa carrière évolue. Après avoir
quitté son premier club pour celui du Canet en Roussillon, elle
conclut un accord de mécénat avec François
Pinault. L’homme d’affaires lui apporte alors un soutien
financier conséquent, tandis qu’elle s’engage simplement à
participer à des soirées caritatives. Un an plus tard, elle tourne
la page avec Philippe Lucas et rejoint un club
italien pour se rapprocher de Luca Marin. Cette
nouvelle étape ne se déroule cependant pas comme prévu, puisque des
tensions avec l’entraîneur Paolo Penso mènent à
son éviction.
Malgré cette période mouvementée, l »ex-nageuse
réalise une saison impressionnante et décroche cinq médailles lors
des Mondiaux 2007 de Melbourne, confirmant son aura de favorite.
Longtemps considérée comme l’une des icônes de la natation
française, elle finit par refermer ce chapitre après une décennie
loin des bassins.
Son rôle de commentatrice durant les Jeux Olympiques de Paris
2024 marque une transition avant qu’elle ne choisisse l’an
dernier de s’orienter vers une nouvelle voie
professionnelle encore discutée par le public.
Une reconversion qui fait
mouche
Il y a quelques mois, Laure Manaudou a confié à Femme
Actuelle vouloir s’investir pleinement dans un nouveau projet
professionnel. Après plusieurs mois de formation, elle explique
avoir achevé son parcours en kinésiologie et
précise : « J’ai terminé mon cursus en kinésiologie, j’ai validé
mes 600 heures de stage, il ne me reste plus qu’à passer la
certification. C’est quelque chose que j’aime faire. Comment gérer
en groupe, comment aider les personnes psychologiquement est
quelque chose qui me passionne… C’est une nouvelle approche
thérapeutique ». Pour elle, cette voie offre la possibilité
d’accompagner les autres en s’appuyant sur son expérience du sport,
ce qui correspond à ses aspirations profondes. Elle insiste
d’ailleurs : « Comment gérer en groupe, comment aider les
personnes psychologiquement est quelque chose qui me
passionne ».
Cependant, son choix crée un vif débat, car sa
discipline ne bénéficie d’aucune reconnaissance
officielle. Elle le reconnaît elle-même en soulignant que
« jusqu’ici, tout va bien… ou presque. En effet, la kinésiologie
n’est pas une pratique reconnue par l’OMS ». Wikipedia la
présente comme une « technique pseudoscientifique qui recourt à
un examen appelé ‘test musculaire’ pour prétendument faire une
évaluation neurologique fonctionnelle ». Le Conseil national de
l’Ordre des médecins évoque une « technique de rééquilibrage
psychocorporelle » reposant sur un « test musculaire de
communication », censé agir sur des difficultés variées selon
ses promoteurs.
Les critiques se multiplient sur les réseaux sociaux, certains
parlant de « charlatanisme » ou dénonçant « des croyances
d’une secte ». Malgré ces réactions sévères, l’ancienne nageuse
continue de défendre son projet et se dit déterminée à
progresser dans cette pratique.
Laure Manaudou contrainte de reporter
un grand projet
Laure Manaudou s’était fixé un objectif ambitieux en
visant le marathon de Valence. À 39 ans, elle
voulait se mesurer à cette distance mythique après un trek
éprouvant au Népal, une aventure qui l’a clairement mise à
l’épreuve. Elle avait d’ailleurs reconnu avec humour ne pas avoir
eu la force de multiplier les photos durant le voyage, signe
évident d’une fatigue tenace. Malgré son envie intacte, la
maman de de Lou et Sacha ressentait déjà un manque de
fraîcheur physique et confiait que la course à pied lui demandait
une récupération plus longue que prévu. Ses séances de préparation
écourtées n’ont fait que renforcer cette sensation de limites
difficiles à ignorer.
Près de deux semaines plus tard, elle finit par annoncer son
renoncement à RMC Running, non sans une pointe de déception.
« Mon cœur me dit d’y aller, mais mon corps me dit non »,
déclare-t-elle avant d’ajouter : « J’ai le regret de dire que
mon corps ne sera pas capable de courir 42 kilomètres. Je suis très
frustrée ». Elle admet traverser un moment compliqué, avec
cette impression d’échec qui la heurte, même si elle garde en tête
que la course à pied n’a jamais été sa spécialité.
Elle promet toutefois de continuer à courir à un rythme plus doux
et préfère voir cette décision comme un simple contretemps. Pour
elle, ce report n’est pas une fin en soi et laisse entrevoir un
retour plus fort lorsqu’elle se sentira prête à tenter l’aventure
de nouveau.