La direction et le centre technique de la nouvelle agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense (Amiad), créée il y a un an, sont implantés à Bruz, au sud de Rennes. Pourquoi ce choix ?
C’est stratégique. Nous avons regardé où se trouvent en France les talents, les compétences, en matière de numérique et d’intelligence artificielle (IA). Grâce à l’investissement historique du ministère des armées dans la cybersécurité, un énorme écosystème numérique s’est constitué depuis dix ans.
Ça faisait donc sens de choisir la région de Rennes et plus spécialement le site de la Direction générale de l’armement-Maîtrise de l’information (DGA-MI).
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Quelle est la vocation de l’Amiad ?
L’objet de l’Amiad est de produire de l’intelligence artificielle au profit du ministère. On a vu la montée en puissance de ce sujet et la nécessité d’aller beaucoup plus vite dans la conception, le développement et la mise en œuvre des algorithmes d’IA.
Nous travaillons déjà en interne avec une grosse ingénierie pour y parvenir. Nous produisons aussi de l’expertise pour travailler avec nos partenaires industriels et académiques.
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Quels sont vos dossiers prioritaires ?
D’abord attirer et recruter des talents. Nous étions une quarantaine au départ, la plupart venus de la DGA-MI, nous serons 200 à la fin de l’année 2025 et 300 l’année prochaine (250 à Bruz et 50 pour le site Recherche, à Palaiseau, près de Paris).
C’est ensuite, évidemment, de produire et entraîner des modèles algorithmiques souverains pour les besoins des armées (imagerie satellite, radar, signaux électromagnétiques…). C’est un enjeu prioritaire de capacités de puissance.
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L’autre sujet très concret, c’est la robotique sur le champ de bataille que l’on voit aujourd’hui en Ukraine et qui va s’intensifier à l’avenir. Mais comment l’IA sera-t-elle insérée dans la robotique, forcément déconnectée et pourvue d’une certaine autonomie, pour concevoir différemment le combat, notamment le combat aéroterrestre ?
C’est le but du projet Pendragon que mène l’Amiad depuis le printemps 2025 pour créer une première unité robotique de combat autonome, à l’horizon 2027, un délai très court.