Quatre-vingt-neuf œuvres du peintre poitevin André Verdier (1908-1987) seront mises aux enchères, samedi 22 novembre 2025, à partir de 13 h 30, à l’hôtel des ventes de Poitiers. La place de la Cathédrale, le rocher de Coligny, le Clain, les bords de Vienne, la vue des Dunes ou encore Gizay, Chauvigny ou l’île de Ré sont des thèmes abordés dans un travail multiforme, marqué par le goût pour la nature et la douceur de vivre. Professeur aux Beaux-Arts de Poitiers, père de trois enfants, André Verdier fut un « peintre de la lumière » selon Bénédicte Boissinot, commissaire-priseur de la vente.
En témoigne Michel, son fils médecin à la retraite : André brilla dans de nombreux styles : huiles, bien sûr, mais aussi aquarelles, fusains, sanguines et dessins. De superbes dessins de femmes en coiffe traditionnelle ou le croquis d’un monsieur en costume-cravate, tous proposés à la vente, le révèlent. Les huiles représentent, quant à elles, des scènes joyeuses et colorées. S’y lit l’attachement d’André Verdier à sa ville et, plus largement, son pays. Bonne nouvelle : « Les mises à prix seront telles que tous les Poitevins pourront trouver un cliché qui leur plaît, c’est un parti pris de l’experte Philippine Maréchaux », indique Bénédicte Boissinot.

Un dessin signé André Verdier.
© (Photo NR-CP, Alice Bourgeois)

Une vieille dame en coiffe traditionnelle.
© (Photo NR-CP, Alice Bourgeois)

Un des articles du lexique d’histoire de l’art conçu par André Verdier.
© (Photo NR-CP, Alice Bourgeois)
La mise aux enchères est une nouvelle occasion de (re)découvrir le peintre, après une vente aux enchères à Paris, couronnée de succès, et une exposition à Poitiers, en 2014, un peu plus discrète. Rendez-vous en ce sens à l’hôtel des ventes vendredi, de 14 h à 18 h 30 et le samedi de 9 h à 11 h 30. Michel, qui peint de temps à autre, sera présent. Pour parler de l’artiste qui assembla à peu près 800 œuvres, il ne ménage pas ses efforts : « Mon père est toujours resté fidèle à sa ligne. Il a traversé les époques sans verser dans le symbolisme ou le cubisme. Ce fut aussi un calligraphe exceptionnel ». Et de noter combien André aimait poser son chevalet en haut des Dunes et croquer la lumière de Poitiers. « Nous allons aussi donner quelques-uns de ses manuscrits à la bibliothèque François-Mitterrand à Paris. »
André Verdier cultiva aussi, sa vie durant, sa passion de l’architecture. « Nous allons d’ailleurs proposer à la vente plusieurs lexiques de l’histoire de l’art, imaginés par lui, samedi après-midi », informe Bénédicte Boissinot. Soit de petites bibles à acquérir pour 40 euros environ. Informations, dessins, légendes : tout a été soigneusement conçu par cet infatigable ouvrier de l’art. Le patrimoine religieux de Poitiers comme bon nombre de trésors français y sont décortiqués, étudiés, mis en lumière, en des mots simples. Aux œuvres d’André Verdier s’adjoindront d’autres tableaux signés Raoul Carré, Henri Plisson ou encore Jehan Berjonneau, à retrouver ce samedi.