Vous vous sentez constamment vidé·e, sans même l’oser avouer ? Derrière des visages impassibles, un mal nouveau épuise silencieusement des millions de Français. Alors que l’hiver pointe doucement son nez et que les jours raccourcissent, l’épuisement semble s’installer durablement dans les corps… bien plus qu’on n’ose le dire.

L’épuisement physique, un trouble contemporain qui attaque en silence
Pourquoi la fatigue chronique explose : surmenage numérique, immobilité forcée, nuits hachées

La fatigue qui s’installe n’a plus tout à fait le même visage qu’avant. Désormais, l’épuisement ne se limite plus à une simple nuit blanche ou à un effort ponctuel. Il déborde du cadre, grignote chaque journée, jusqu’à devenir l’arrière-plan permanent de la vie de nombreux seniors… et pas seulement. Le surmenage, les sollicitations continues des écrans, le bruit de fond des notifications, les rendez-vous qui s’enchaînent sans répit : le numérique est partout, jusque dans nos moments de repos, rendant difficile la vraie coupure qui permettrait au corps de se régénérer.

À cela s’ajoute une sédentarité grandissante. Les trajets se font assis, les loisirs aussi. Même la météo automnale – plus grise à l’approche de décembre – peut démotiver à sortir marcher. Enfin, les nuits hachées ou écourtées, le sommeil léger et le manque de récupération viennent compléter ce drôle de cocktail. Résultat : de plus en plus de Français, toutes générations confondues, ressentent une fatigue physique chronique et persistante.

Quand l’usure devient socialement honteuse : les tabous et les non-dits dans la vie quotidienne

Il y a une gêne à avouer « je suis épuisé·e ». Dans la société française, la fatigue n’est pas simplement un état, c’est perçu comme une faiblesse – un défaut qu’on préfère taire plutôt que partager. « Il faut tenir », « ne pas se plaindre », « tout le monde est fatigué de toute façon » : autant d’injonctions silencieuses qui poussent à cacher son mal-être… jusqu’à ce qu’il s’installe. L’hiver rend cette lassitude encore plus discrète : chacun s’enferme, on se croise furtivement, et les questions sur l’état de forme restent rares. Le cercle vicieux de l’épuisement, c’est aussi celui du silence et de la honte.

Apprendre à repérer et comprendre son propre épuisement
S’auto-diagnostiquer : les signaux que l’on néglige et qui devraient alerter

Accuser simplement l’âge ou le manque de tonus n’est pas toujours la bonne piste ! L’épuisement physique a ses propres signaux, bien avant que le corps ne dise vraiment stop :

  • Douleurs diffuses (musculaires, articulaires, sans effort particulier)
  • Sommeil non réparateur (même après une longue nuit, la sensation de fatigue persiste)
  • Manque d’entrain pour les activités du quotidien (courses, marche, loisirs, cuisine… tout paraît lourd)
  • Troubles de la concentration et irritabilité
  • Besoin constant de pauses, envie de s’asseoir ou de s’allonger sans raison apparente

Être attentif à ces alertes, c’est la première étape vers le mieux-être… pas un aveu de faiblesse, mais un acte d’écoute de soi.

La méthode pour casser le cercle vicieux : rééquilibrer efforts, pauses et sommeil

Sortir de cet engrenage suppose de redonner au corps ce dont il a cruellement besoin : du mouvement, des respirations (même brèves), et un vrai sommeil. L’idée n’est pas de se lancer dans un plan marathon, mais d’introduire un peu d’équilibre dans la routine. Voici un petit tableau à garder sous la main pour structurer ses journées :

Geste
Durée quotidienne conseillée
Effet attendu
Marche douce (en extérieur si possible) 20-30 min Relancer la circulation, oxygéner le corps et l’esprit Étirements simples (cou, dos, jambes) 5-10 min Prévenir raideurs et courbatures, apaiser les tensions Pause relaxation (respiration, lecture calme) 10-15 min Réduire le stress et les « surcharges » mentales Rituel du coucher régulier – Favoriser l’endormissement et la qualité du sommeil

Petites actions, grands effets : c’est en les intégrant sans pression qu’on brise l’épuisement silencieux.

Se libérer de la honte, retrouver de l’énergie : les conseils du coach
Oser en parler, chercher du soutien et faire tomber les masques

Pour une fois, oublions la tentation du repli. Parler de sa fatigue, même à demi-mot, c’est déjà alléger le fardeau. En famille, entre amis, en groupe de marche, ou même avec un professionnel, autorisez-vous à exprimer « Je me sens vidé·e en ce moment ». Les échanges bienveillants ouvrent la porte à des astuces concrètes et dédramatisent la situation. C’est le moment de reprendre contact, demander de l’aide pour une course ou une sortie, proposer un goûter partagé… On retrouve alors un peu d’élan collectif, si précieux pour sortir de l’isolement de l’épuisement.

Petits rituels au quotidien pour recharger ses batteries et prévenir la rechute

Les routines douces sont idéales lors des journées plus courtes, où la lumière se fait rare et l’envie de cocooning prend le dessus :

  • S’aérer même par temps froid : une marche courte – même autour du pâté de maisons – relance le corps et chasse la torpeur de l’hiver.
  • Hydratation régulière : un verre d’eau ou une tisane toutes les deux heures limite la fatigue liée à la déshydratation.
  • Étirements au lever : quelques mouvements doux pour déverrouiller le dos et les jambes.
  • Plaisir gustatif sans excès : en novembre, on profite des fruits de saison (pommes, clémentines, châtaignes) pour faire le plein de vitamines.
  • Micro-pauses sans écran : fermer les yeux, respirer profondément cinq fois, ou sentir la chaleur d’un plaid, suffit parfois à recharger l’organisme.

L’essentiel : régularité, bienveillance, zéro pression. On ne vise pas le record, seulement la reprise d’énergie, petit à petit.

Le surmenage, la sédentarité et le manque de sommeil expliquent l’augmentation de la fatigue physique chronique constatée en France en 2025. En prenant conscience de ce trio néfaste, chacun peut reprendre le contrôle de ses ressources énergétiques et briser le silence social qui entoure cette usure moderne. Pourquoi ne pas relever le défi, cet hiver, d’aborder ce sujet avec votre entourage et de vous offrir, chaque semaine, une petite victoire sur l’épuisement ?