Une centaine de lycéens de Pontonniers et de Fustel de Coulanges ont bloqué ce jeudi 20 novembre au matin l’entrée de leur établissement à l’appel des LASCAR (Lycéen·nes Autonomes de Strasbourg contre l’autorité répressive) pour dénoncer le génocide qui se déroule au Soudan et apporter leur soutien à tous les peuples opprimés. Ils appellent, dans une ambiance festive, à « décoloniser » pour « réparer ». « Nous sommes rassemblés pour dénoncer tous les génocides en cours, à Gaza, au Soudan… et l’absence de réaction des Etats occidentaux, particulièrement l’État français », expose un adolescent de 17 ans.

Les jeunes militants repoussés par la police

Vers 6h45, barrières, poubelles et banderoles ont été placées devant les entrées principales des deux lycées strasbourgeois, empêchant l’entrée en classe des élèves à 8h. Si l’accès au lycée Fustel de Coulanges a été totalement bloqué, à Pontonniers ceux voulant aller en cours ont été autorisés à entrer par la porte arrière à partir de 10h.

Un peu avant 11h, les jeunes militants ont été repoussés par la police. Les accès ont été dégagés. Les manifestants se sont regroupés en face du lycée avant de partir en cortège. Un jeune a été embarqué au niveau de la rue Saint-Etienne. Ils ont été dispersés par la police aux alentours de midi. 

Deux militants du NPA sont également sur place en soutien aux manifestants jugeant « important que les adultes soient là pour atténuer les violences policières. » Une partie de l’équipe enseignante est là aussi pour « observer ».

Une quinzaine d’étudiants sur le campus de l’Esplanade

Une quinzaine d’étudiants ont bloqué le Patio, sur le campus de l’Esplanade, juste avant son ouverture. Ils entendaient alerter sur ce qui se passe en Palestine et au Soudan, de même que dénoncer l’exclusion de deux étudiantes par une commission de discipline, le 22 septembre.

Cette commission s’était réunie suite à des échauffourées entre étudiants. « Les deux étudiantes mentionnées font partie du Comité Palestine et c’est une atteinte à notre capacité à nous mobiliser pour ces peuples opprimés », dénonce une porte-parole des manifestants.

« Risque de trouble à l’ordre public »

Les forces de l’ordre sont intervenues aux environs de 10 h, avec pour conséquence l’ouverture du bâtiment. Les étudiants ont dénoncé « les contrôles d’identité et une situation grave de répression alors que le blocage était calme ».

L’intervention sur le campus a nécessité l’assentiment de l’université de Strasbourg. Si cette dernière ne souhaite pas commenter plus avant, elle confirme avoir fait appel aux forces de l’ordre en raison du « risque de trouble à l’ordre public ».

Cet épisode fait suite à plusieurs mois de mobilisations à Science Po, sur le campus universitaire mais aussi dans les lycées, dans le contexte du conflit israélo-palestinien. Aux revendications pour la Palestine s’ajoute le génocide au Soudan.