Ce jeudi, le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné à deux ans de prison avec sursis un surveillant pénitentiaire de la prison de Seysses pour des violences visant cinq détenus. Il pourra, en revanche, continuer à exercer.

A l’audience, le 4 novembre, les détenus avaient dénoncé des humiliations, coups de poing, injures. Pour sa défense, le gardien de prison a évoqué des conditions de travail difficiles, reconnaissant des propos déplacés mais réfutant toute violence. Le procureur avait requis trois ans de prison avec sursis et une interdiction d’exercer comme surveillant pénitentiaire.

« Pour mes clients, cette peine est à la hauteur de la gravité des violences commises contre les détenus, qui sont encore trop souvent impunies », a réagi Sarah Nabet Claverie, avocate de deux des cinq victimes. La prison, a-t-elle ajouté, « ne doit être qu’une privation de la liberté d’aller et venir, certainement pas un blanc-seing à tous les mauvais traitements ».

« Une maison d’arrêt comme Toulouse-Seysses qui souffre en silence de dysfonctionnements structurels »

Pour l’avocat de la défense, Kamel Benamghar, « entre le droit et la vérité, le tribunal a su apprécier les tensions qui existent en détention dans une maison d’arrêt comme Toulouse-Seysses qui souffre en silence de dysfonctionnements structurels ». Il salue un délibéré permettant à son client de poursuivre sa carrière.

La prison de Toulouse-Seysses est pointée du doigt de façon récurrente pour des conditions de détention « inhumaines » et des « dysfonctionnements graves », selon l’Observatoire international des prisons (OIP).