Par

Dorine Goth

Publié le

20 nov. 2025 à 19h44

Un héritage important, mais au prix fort. C’est ce qui ressort du rapport de la Cour des comptes publié jeudi 20 novembre 2025 sur la baignabilité de la Seine. Après les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, trois sites de baignade pérennes ont été créés : Bercy dans le 12e, bras Marie dans le 4e et Pont de Grenelle dans le 15e. Sauf qu’avec leur gratuité et leur fréquentation limitée, l’opération pèse lourd sur les finances de la collectivité.

Un coût trois fois plus cher qu’une piscine municipale

Au-delà des 84,85 millions d’euros du plan baignade, l’ouverture de ces trois bassins a nécessité 13,44 millions d’euros d’investissements supplémentaires. Leur fonctionnement est estimé à 5,13 millions d’euros par an. « Il s’agit d’un coût net dans la mesure où la Ville de Paris a adopté le principe de gratuité pour ses plages héritage, qui n’engendreront pas de ressources d’exploitation », rappelle la Cour.

À partir de ces données, la chambre régionale de la Cour des comptes calcule un coût de 27,87 euros par baignade pour la collectivité. C’est trois fois plus que pour une entrée dans une piscine municipale. Et la facture grimpe rapidement dès que les sites doivent fermer : 36,77 euros si un quart des journées sont années et 55,74 euros en cas de fermeture un jour sur deux. En juillet 2025, les conditions d’ouvertures n’ont été réunies que 18 jours sur 31, soit presque un jour sur deux.

« Si la Ville de Paris conteste, dans sa réponse à la chambre, la pertinence de la comparaison des coûts entre la baignade dans un fleuve et une piscine, celle-ci permet toutefois d’appréhender le coût du service au regard de sa finalité, la baignade. La Ville de Paris reconnaît d’ailleurs que le coût prévisionnel de 27,87 euros par personne est cohérent avec le coût net moyen de 10 euros par passage pour une piscine classique », rapporte la chambre régionale des comptes.

Un classement incertain

D’autant qu’une incertitude demeure. Les trois zones de baignade ne disposent pas encore d’un classement sanitaire conforme à la directive européenne sur les eaux de baignade. Les données bactériologiques restent insuffisantes, et la qualité de l’eau devra être surveillée rigoureusement.

La Ville répond « que l’impact résultant de la réalisation des grands ouvrages structurants du plan baignade et de la poursuite du plan d’actions métropolitain, ne pourra être mesuré qu’après plusieurs années ». En attendant, des mesures de gestion renforcées ont été mises en place pendant l’été 2025 pour garantir la sécurité des baigneurs. La saison passée, plus de 80 000 personnes ont profité du service.

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