« À ce niveau-là ce n’est plus une question de bon sens, c’est juste de la connerie ». À l’image de ses mots, applaudis vigoureusement par une audience acquise à sa cause, Jean-Michel Aulas aura confronté le bilan des Verts plus fortement qu’il ne l’avait fait jusqu’alors.
Le contexte de cette phrase : une information dans le PLUH (Plan Local d’Urbanisme et de l’Habitat) de la métropole « qui prévoit un ratio de garages inférieur au nombre d’appartements dans le neuf , pour que les gens finalement n’aient plus de voitures », selon le candidat. Sans contradicteur en face de lui, Jean-Michel Aulas a déploré une ville « défigurée à mon ( sic ) image ce soir », l’ex-boss de l’OL s’étant présenté ce jeudi soir avec plusieurs points de suture au niveau de la tempe après une opération d’un grain de beauté.
« Etre maire ça m’a toujours fait peur, ça me fait d’ailleurs toujours peur »
Pendant près de 30 minutes, il a donné ses raisons de candidater à la mairie de Lyon : « être maire ça m’a toujours fait peur, ça me fait d’ailleurs toujours peur », prônant « des idées ni de droite, ni de gauche », « pas extrêmes » avec « un esprit libéral aux orientations sociales ».
Répétant à l’envi être « peiné » de voir « une ville qui a perdu le bon sens », Jean-Michel Aulas aura dénoncé « le dogme de la décroissance » comme celui « de la voiture » de majorités écologistes qui, selon lui, « renforcent leur légitimité électorale » avec des « stratégies habilement développées » : « quand vous regardez les gens qui quittent Lyon parce qu’ils ne peuvent plus se loger, ce ne sont pas ceux qui ont voté pour les Verts ».
« Les pistes cyclables, ce n’est pas de l’écologie », une « solution » pour végétaliser la place Bellecour…
Cibles des piques lancées par l’homme largement en tête des sondages, les « inepties en ville ». À commencer par les Voies Lyonnaises , « les pistes cyclables ce n’est pas de l’écologie » a-t-il lancé : « quand on voit comment elles ont été faites, avec quels matériaux, on sait tout de suite que c’est totalement contraire à une économie de carbone, de CO2 ».
Évoquant Alain Giordano, ancien porte-parole départemental des Verts qui a décidé de le rejoindre, Jean-Michel Aulas s’est fait un malin plaisir à railler l’œuvre de la place Bellecour. « Déjà, excusez-moi, mais initialement c’était un projet de végétalisation », a-t-il lancé à des spectateurs hilares.
Se demandant si « les bouchons de deux heures à la sortie du parking » sous la place étaient « de l’écologie », l’entrepreneur a cité Alain Giordano, expliquant avoir « la solution » avec « un certain nombres de strates » pour végétaliser la place. En lieu et place de « l’étendage », comprenez l’œuvre Tissage urbain.
Un projet pour Lyon « divisé en deux »
Le plan du candidat pour la ville : « un projet divisé en deux ». D’abord, a-t-il indiqué, « ce qui peut-être fait pendant la mandature » voire « ce qui peut-être fait avant », sans donner plus d’explications. Puis, « une vision à 15 ans », en se questionnant : « où veut-on aller ? ». Parmi les pistes évoquées : « désencadrer les loyers », la « relance massive des constructions dès le lendemain de l’élection », « retrouver la proximité avec les citoyens » ou encore « faciliter l’accession à la propriété ».
Au milieu de ce moment à bâtons rompus, Jean-Michel a indiqué qu’il serait « aussi candidat à la vice-présidence de la métropole » : « on ne peut pas être les deux, mais on va mettre en place une gouvernance pour avoir les moyens de notre ambition à la Métropole », alors qu’il est bel et bien possible d’être maire et vice-président… C’est le métier qui rentre.