Un Soudanais de 23 ans, Ibrahim W., a été interpellé à trois reprises en une semaine pour des atteintes répétées à la tombe du Soldat inconnu, sous l’Arc de triomphe, comme le révélait nos confrères du Figaro. Selon des documents de police que Valeurs actuelles a pu consulter, le même homme avait déjà été signalé quelques semaines plus tôt aux abords du palais de l’Élysée, où il insistait pour rencontrer « le président Macron », avant d’être relâché.
D’après les informations révélées par Le Figaro et confirmées par une source policière, Ibrahim W., 23 ans, de nationalité soudanaise, est d’abord contrôlé le mercredi 12 novembre, peu avant 9 h 30. Il s’est assis directement sur la dalle où repose le Soldat inconnu. Sans papiers d’identité, il tient des propos incohérents et se présente comme « le président de la République ». Deux jours plus tard, vendredi 14 novembre vers 21 heures, il revient sur le site. Cette fois, il s’allonge au sol et tente d’éteindre la flamme avec ses mains. Interpellé de nouveau, il est orienté vers l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (IPPP), puis vers le service de psychiatrie de l’hôpital Bichat.
Libéré, il réapparaît une troisième fois, le mercredi 19 novembre vers 11 h 30. Il est alors surpris en train de dégrader des gerbes de fleurs déposées devant la tombe. Placé en garde à vue au commissariat du 8ᵉ arrondissement, Ibrahim W. fait l’objet d’une notification différée de ses droits dans l’attente d’un examen de comportement. Selon le Figaro, il est par ailleurs signalé au fichier des étrangers (fiche « E »), généralement utilisée pour les personnes visées par une obligation de quitter le territoire ou ne répondant pas aux convocations de la préfecture. Mais ce n’est pas tout.
Déjà interpellé devant l’Élysée pour « perturbation »
Selon les informations que nous avons pu obtenir de source policière, ces profanations ne sont pas les seuls faits reprochés au jeune Soudanais. Le 20 octobre 2025, à 13 h 16, une patrouille est appelée au 23 avenue de Marigny, dans le VIIIᵉ arrondissement de Paris, à proximité immédiate de l’Élysée, pour un signalement « perturbateurs – indésirables ».
Sur place, les policiers constatent la présence d’un gradé de la gendarmerie de la présidence. Celui-ci tente d’expliquer à un homme qu’il est impossible d’être reçu sur-le-champ par le chef de l’État. L’individu, qui se présente comme un ressortissant soudanais et montre une carte de résident enregistrée sur son téléphone, répète inlassablement qu’il veut parler au président Macron.
La police se rend compte alors que le même homme s’était déjà présenté la veille au soir et le matin même aux abords du palais. Il avait d’ailleurs été conduit au commissariat du 17ᵉ arrondissement pour une vérification d’identité. Ce jour-là encore, après avoir été invité à quitter les lieux, il refuse de partir, s’assoit sur le trottoir, puis revient vers l’avenue de Marigny malgré les consignes des forces de l’ordre.
Sur instruction de la hiérarchie, il a été interpellé le 20 octobre pour rébellion, menotté sans incident et conduit au commissariat du VIIIe arrondissement, pour être présenté à un officier de police judiciaire. Ce dernier avait finalement estimé que l’incident n’était pas constitutif d’un acte de rébellion. Les policiers avaient toutefois noté le caractère « incohérent » de ses propos et indiqué qu’un examen psychiatrique allait être demandé. Le perturbateur, un Soudanais sans domicile fixe, avait été laissé libre.
Selon nos informations, après sa dernière et énième interpellation du 19 novembre il a été à nouveau conduit à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de Paris (I3P).