Comme ses aînés, le Stalingrad doit soutenir le développement du trafic de destination et de transit sur la route maritime du Nord, dans l’Arctique.
La pose de la quille du Stalingrad a été réalisée mardi 18 novembre, aux Chantiers navals de la Baltique, à Saint-Pétersbourg, indique Rosatom. Il s’agit du septième et dernier brise-glace nucléaire de la série du projet 22220. Comme les six autres puissants brise-glaces nucléaires de cette série, ce navire doit aider à développer le trafic maritime sur la route maritime du Nord (RMN ou NSR en anglais, pour Northern Sea Route), reliant l’Asie à l’Europe par l’Arctique.
Quatre brise-glaces du projet 22220 sont déjà en service et basés dans la base d’Atomflot de Mourmansk : les Akrtika (mis en service en 2020), Sibir (2021), Ural (2022) et Yakutiya (2024). Le cinquième navire, le Tchoukotka, a été lancé en 2024 et devrait être mis en service dans un an, alors que le sixième, le futur Leningrad, est en cours d’assemblage après sa mise sur cale en janvier 2024.
Initialement tous les navires devaient porter des noms de régions russes. Mais le président Vladimir Poutine a décidé de rebaptiser les deux derniers du nom de célèbres villes où se sont déroulées de grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale, faisant également référence aux premiers dirigeants de l’Union soviétique. Ainsi, le Sakhaline est devenu le Leningrad, et le Kamtchatka est devenu le Stalingrad.
Comme ces autres brise-glaces nucléaires du projet 22220, le Stalingrad mesurera 173 mètres de long, pour une largeur de 34 mètres, et un déplacement d’environ 33.000 tonnes en charge. Il sera équipé de deux réacteurs nucléaires RITM-200, de 175 MW chacun, et trois turbines de 36 MW entrainant trois lignes d’arbres pour une vitesse maximale de 22 nœuds en eaux libres. Il pourra naviguer à 1.5/2 nœuds dans une épaisseur de glace allant jusqu’à 2.8 mètres. Ces navires ont aussi la particularité de pouvoir adapter leur tirant d’eau aux opérations en mer et dans les estuaires des rivières sibériennes.
Viendra prochainement une nouvelle classe de brise-glaces à propulsion nucléaire encore plus grands, la classe Leader (Projet 10510). Le premier, le Rossiya, est en construction dans Extrême-Orient russe, au chantier Svezda près de Vladivostok. Ces navires seront des mastodontes de 209 mètres de long pour 48 mètres de large et 69.700 tonnes à pleine charge dotés de deux réacteurs de 315 MW. Un gabarit et une puissance qui doivent leur permettre de naviguer dans une épaisseur de glace allant jusqu’à 4 mètres et, surtout, d’atteindre la vitesse de près de 10 noeuds dans une épaisseur de 2 mètres. Son entrée en service est aujourd’hui prévue à l’horizon 2030. Deux autres unités de cette classe doivent suivre ultérieurement.
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