Directeur d'école menacé de mort à Rennes : le suspect refusait que sa fille ait un homme comme enseignant

Un parent d’élève a menacé de mort le directeur d’une école parce qu’il refusait de changer sa fille de classe. Il a depuis porté plainte et s’est mis en arrêt maladie.

Le 10 octobre dernier un père d’une élève a menacé de mort le directeur de l’école Clôteaux à Rennes après que celui-ci lui a refusé une demande. Depuis, le directeur a porté plainte et s’est mis en arrêt maladie. Le parent d’élève se serait présenté devant le directeur, lui réclamant de changer sa fille de classe. Le père ne voulait pas que sa fille soit prise en charge par un enseignant, il refusait notamment qu’un homme accompagne sa fille aux toilettes, selon une source au sein du rectorat à BFMTV.

Le directeur de l’école, située dans le quartier Bréquigny au sud de la ville, a rejeté cette requête, évoquant les règles de l’établissement, mais aussi par respect pour les valeurs de la République. C’est alors qu’une altercation a commencé et que des menaces de mort ont été proférées par le père envers le directeur.

Le ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, a réagi au micro de BFMTV : « Une demande de cette nature n’a pas sa place à l’école. […] Quand on touche à un directeur d’école, à un professeur où à un AESH, on touche à l’institution », a-t-il déclaré.

Une grève pour défendre le directeur d’école

Le secrétaire départemental du SNUDI Force ouvrière d’Ille-et-Vilaine Mickaël Bézard a affirmé auprès de France 3 qu’il « y a une incompréhension totale de la part de toute la communauté éducative vis-à-vis de cette demande. » « On est là face à une discrimination sexiste », a-t-il déclaré. De son côté, l’équipe enseignante de l’ensemble scolaire a décidé de se mettre en grève ce vendredi 21 novembre pour soutenir leur collègue. Le mouvement doit aussi alerter le rectorat sur leur « mal-être » face à cette situation.

Dans un tract distribué devant l’établissement par les professeurs et le syndicat FO, il est précisé que cette grève vise aussi à « alerter (leur) institution sur la nécessité de protéger efficacement ses personnels ». Une banderole de soutien au directeur a également été accrochée sur les grilles. « D’autres établissements seront probablement aussi en grève, ainsi que des agents territoriaux », a expliqué  le secrétaire général FO d’Ille-et-Vilaine Fabrice Lerestif au Figaro. Un rassemblement aura lieu devant l’école ce vendredi matin à 9 heures.

Le rectorat a également apporté son soutien à l’enseignant affirmant « que l’autorité éducative ne cède à aucune forme de pression ». Le ministre de l’Éducation nationale dit avoir demandé au rectorat de « porter plainte au nom de l’institution ».

À noter que selon les informations du Télégramme, la famille aurait accepté une médiation. Néanmoins, si elle devrait être menée par le directeur académique d’Ille-et-Vilaine, Marc Teulier, celui-ci  d’ores et déjà fait savoir que la famille ne pourra pas être changée d’école sans son accord, ce qui suscite beaucoup d’incompréhension du côté des soutiens du directeur.

23:16 – Une médiation acceptée par la famille

Selon les informations du Télégramme, la famille aurait accepté une médiation. Celle-ci devrait être menée par le directeur académique d’Ille-et-Vilaine, Marc Teulier. Mais ce dernier a déjà fait savoir que la famille ne pourra pas être changée d’école sans son accord. Un point qui ne passe pas pour les enseignants de l’établissement scolaire qui ne souhaitent plus que l’enfant soit accueillie dans cette école, la confiance ayant été rompue avec sa famille. Et l’Unsa éducation de plaider en ce sens : « On ne peut maintenir une victime agressée verbalement ou physiquement dans l’exercice de ses fonctions, en présence de son agresseur », relaie Ouest-France.

21:18 – « Pas un motif religieux »

Alors que les parents de la fillette refusaient qu’un homme enseigne à leur enfant, la question peut se poser. Mais selon le ministre de l’Éducation nationale, dont Sud-Ouest se fait l’écho, cette volonté d’avoir un encadrement uniquement féminin ne serait pas motivée par une quelconque religion. « En l’occurrence, ce n’est pas un motif religieux », a ainsi assuré Édouard Geffray en déplacement près de Lyon ce jeudi. 

19:15 – « L’école n’est pas un supermarché »

En marge d’un déplacement dans une école de Villeurbanne (Rhône) ce jeudi, le ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, a apporté son soutien au directeur d’école menacé. « Le directeur d’école avait raison. Il a donc tout mon soutien et tout le soutien de l’institution », a-t-il assuré, avant de remarquer que « l’école, ce n’est pas le supermarché des revendications individuelles. Donc on ne peut pas avoir des gens qui, en arrivant à l’école, veulent ceci ou veulent cela. […] L’école de la République, c’est la même pour tous et c’est sa force ».

16:49 – Le père s’est dit prêt à « faire de la prison pour obtenir gain de cause »

Le directeur refusant la demande de changement de classe de sa fille, le père lui aurait alors lancé « être prêt à faire de la prison » s’il devait s’en prendre à lui pour obtenir gain de cause. Pour rappel le père de famille avait exigé ce changement afin que sa fille puisse bénéficier d’un encadrement strictement féminin et non masculin.