L’histoire d’une lutte, c’est le titre d’une bande dessinée sur le Tripode. Elle raconte le destin de l’immeuble de Nantes (Loire-Atlantique) et des salariés qui ont travaillé dans le bâtiment ministériel rempli d’amiante. Mais cette histoire n’est pas terminée, elle doit servir encore, pensent les adhérents de l’association Solidarité Tripode.
Parce que l’ancien immeuble aux trois ailes, construit au début des années 1970, est un emblème de la bataille pour la reconnaissance du caractère mortel de l’amiante. Alors après la BD, un film retracera l’affaire, de l’installation des ministères, à la découverte du poison, du premier salarié décédé à la destruction du bâtiment en 2005.
Témoignages poignants
À travers des témoignages d’anciens salariés, des archives, ainsi que des dessins tirés de la BD, le réalisateur Guillaume Kerhervé a entamé le tournage de ce documentaire. « Un douze minutes pour l’instant, mais nous cherchons encore des moyens de production et de diffusion. S’il y a matière, il pourra devenir un vingt-six minutes » , indique le réalisateur.
Parmi les temps forts et émouvants, la veuve de la première victime des poussières d’amiante ou l’intervention d’un responsable de la confédération européenne des syndicats. « Il porte les sujets de l’amiante à la commission européenne. Comme la fin de la distinction entre l’amiante professionnel et environnemental », insiste Francis Judas, militant de Solidarité Tripode. Contrairement aux salariés qui manipulaient la matière, les dossiers des malades qui travaillaient dans un environnement pollué, enseignants, employés de bureau, restent plus difficiles à porter.
« Mais ça bouge encore, comme aujourd’hui à Marseille avec la plainte au pénal d’associations et syndicats pour la pollution d’école et de bâtiments publics », souligne Francis Judas. L’histoire de la lutte continue. Le tournage du film va se poursuivre avec une première diffusion espérée au printemps.