Le suspense était aussi mince qu’une feuille de papier. Oui, Nathalie Appéré sera bien candidate à sa réélection pour les élections municipales de 2026 à Rennes. « Je n’ai jamais caché mon envie de continuer le travail », assure l’élue socialiste, qui briguera en mars un troisième mandat. Mais pour l’annonce officielle, il va encore falloir un peu patienter. « Je le ferai le moment venu quand j’entrerai en campagne », indique-t-elle, donnant « rendez-vous en janvier. »
Avant de détailler les grandes lignes de son programme, Nathalie Appéré a dévoilé ce jeudi matin l’équipe qui battra le pavé avec elle dans les prochaines semaines. Un casting qui réunira dès le premier tour les forces vives de sa majorité sortante avec les écologistes, les communistes ou les régionalistes de l’Union démocratique bretonne. « Un rassemblement large et inédit de la gauche sociale et écologiste qui va de Ruffin à Glucksmann », se félicite la maire sortante, qui aura derrière elle douze formations de gauche.
« On a bien travaillé » mais « il reste beaucoup à faire »
Mais pas La France insoumise, qui partira seule de son côté et n’a d’ailleurs jamais été conviée à cette union de la gauche. « J’ai toujours exprimé mes différences de fond et de forme avec eux », rappelle l’élue socialiste, refusant de tendre la main à une formation qui a « pour objectif un projet de rupture et d’alternance. » Pour le reste de la gauche, c’est donc la continuité qui prime avec cette alliance « qui n’est une surprise pour personne à part pour l’opposition », estime Gaëlle Rougier. « Cela fait deux mandats que l’on travaille ensemble et on porte donc un bilan commun », ajoute la porte-parole des écologistes, qui ont pour la première fois fait le choix de l’union avec Nathalie Appéré dès le premier tour.
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Attaquée de toutes parts à droite sur son bilan, la maire sortante l’assume de son côté et s’en dit fière. « On a bien travaillé avec une équipe solide et soudée pour une transformation en profondeur de Rennes autour de la justice sociale et de la bifurcation écologique », assure-t-elle. Avant de reconnaître que tout n’est pas rose non plus dans la capitale bretonne et qu’il « reste encore beaucoup à faire. » « On ne nie pas les difficultés nouvelles à empoigner comme la bataille contre le narcotrafic ou la montée du racisme et des discriminations », poursuit la socialiste.
« Un bastion » de la lutte contre l’extrême droite
Dans la grande ville de France qui vote le moins Rassemblement national, les élus de gauche entendent d’ailleurs, à l’approche de la présidentielle de 2027, faire de Rennes « un bastion » de la lutte contre la montée de l’extrême droite dans le pays. « Nous sommes tous ici des militants et jusqu’à notre dernier souffle, nous mènerons le combat contre leur idéologie mortifère », lance Nathalie Appéré, inquiète par la montée en puissance en France « des fake news et du backlash idéologique, féministe et écologique. »
« Rennes porte en elle des valeurs de fraternité, de cohésion et de justice et nous allons continuer de les porter haut et de mener ce combat de valeurs », promet celle qui n’est pas encore officiellement candidate. Mais qui le sera dans quelques semaines au moment de la période des vœux et de la galette des rois.