Des travaux de rénovation mal réalisés, de la moisissure, des cafards. La liste paraît interminable pour certains habitants de l’immeuble Flandres à Sotteville-lès-Rouen. Une pétition a été rédigée pour tenter de faire bouger les lignes.
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Sur le principe, les perspectives étaient prometteuses : réaliser des rénovations dans un immeuble qui date de 1957, de Sotteville-lès-Rouen. Coût des travaux : 18 millions d’euros.
Cependant, depuis le début du chantier, plusieurs habitants doivent faire face à de nombreuses mauvaises surprises : cafards, moisissures, bruits, fuites sur la toiture, travaux le week-end, etc.
C’est simple, « le moral est à zéro », détaille Philippe Cauchois, locataire depuis 2019.
Patiemment, il détaille la liste des travaux « mal » effectués depuis le début : inondation venant des toilettes, problème de changement de colonne, moisissure, cafards, etc.
Je considère mon logement comme insalubre.
Philippe Cauchois, habitant de l’immeuble Flandres
Face à cette situation qui semble stagner, une pétition a été réalisée pour essayer de faire bouger les lignes.
En plus des problèmes de travaux, le Sottevillais pointe du doigt le comportement des ouvriers durant les chantiers : « la dernière fois, il a directement posé la caisse à outils sur mon lit. Ils arrivent chez nous, ils travaillent et repartent, laissant tout en plan », regrette-t-il.
Il paye 485 euros par mois, voit régulièrement passer des rats, très souvent l’ascenseur est en panne, « avec ma hernie discale, c’est compliqué, dès que je monte les escaliers, je suis essoufflé ».
Il rajoute, que face à l’immobilisme du bailleur, « certains voisins sont régulièrement en pleurs ».
Depuis plusieurs mois, les locataires de l’immeuble Flandres à Sotteville-lès-Rouen subissent de nombreux désagréments.
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© DR – France télévisions
Quand on joint par téléphone Jessica, l’inquiétude et l’angoisse sont palpables.
« Nous avons des cafards, dans la cuisine, dans la penderie, dans la salle de bains, j’ai signalé cela au bailleur, averti les deux gardiennes… Personne ne fait rien. »
Elle se dit « fatiguée, exténuée” ».
On ne s’occupe pas de nous. On nous fait passer pour une folle, alors que je demande juste qu’on traite une bonne fois pour toute ce problème de cafards. Je suis un être humain ! Je ne suis pas un chien.
Jessica, habitante de l’immeuble Flandre
Déjà en 2018, les habitants de l’immeuble Flandres avaient interpellé le bailleur pour des problèmes de balcon à certains endroits. Les structures étaient rongés par l’humidité.
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© France 3 Normandie
« J’étais au courant, mais je pensais qu’avec les rénovations cela s’arrangeait. »
Conseiller municipal, Alexis Vernier est passé un jour, par hasard, il a pris des nouvelles des rénovations.
Il a très vite déchanté : « J’ai croisé un habitant, on m’a dit ‘c’est une catastrophe, c’est ni fait, ni à faire' ».
Le Flandres, ses 300 logements et ses 200 personnes, « à peu près » font grise mine.
C’est l’immeuble le plus grand de la ville, situé dans la zone verte. Il est emblématique. Tout le monde le connaît à Sotteville.
Alexis Vernier, Conseiller municipal
À la suite de ce constat, le conseiller métropolitain publie un message sur les réseaux sociaux et reçoit dans la foulée des messages des locataires, qui lui racontent leur quotidien.
A Sotteville-lès-Rouen, depuis l’arrivée dans son logement, ce locataire ne compte plus le nombre de mal façons et autres désagréments qui ont été jour après jour constatés.
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© DR – France télévisions
Dans la foulée, la pétition – signée par 80 personnes – est lancée, puis « on a traversé la rue et on est allé voir le bailleur, situé juste en face” »
Les locataires ont été reçus par le bailleur, cependant, « j’ai eu l’impression qu’il n’avait pas mesuré l’ampleur de tous les problèmes ».
Du côté du bailleur, ICF Habitat a fait savoir dans un communiqué que « l’ensemble des attentes exprimées a été entendu ».
Nos équipes sur place restent donc particulièrement mobilisées pour accompagner les résidents au mieux et répondre à leurs préoccupations depuis le lancement du chantier. Nous sommes engagés dans une opération de réhabilitation lourde en milieu occupé, et nous avons pleinement conscience des désagréments que cela peut générer pour les locataires.
ICF Habitat – dans un communiqué
Le bailleur rajoute que « l’entreprise a été rappelée à ses obligations afin d’améliorer la préparation des interventions et la communication préalable auprès des locataires, notamment sur le déroulé et le calendrier des opérations ».
La prochaine réunion avec les habitants et le bailleur aura lieu au mois de janvier 2026.
Avec Myriam Libert et Stéphane Gérain