Getlink, la maison-mère d’Eurotunnel, qui exploite le tunnel sous la Manche a annoncé suspendre une partie de ses invetsissements. Elle assure qu’une hausse de taxe du gouvernement devrait l’obliger à payer 15 millions d’euros.

L’exploitant du tunnel sous la Manche, Getlink, a annoncé jeudi 20 novembre suspendre 15 millions de livres (17 millions d’euros) d’investissements au Royaume-Uni, refroidi par une possible hausse jugée « confiscatoire » de ses impôts locaux.

Le différend porte sur les « business rates », une taxe foncière payée par les entreprises aux autorités locales au Royaume-Uni. La « Valuation Office Agency », agence publique en charge d’évaluer des propriétés à des fins fiscales, « a informé Eurotunnel de son projet d’augmenter de près de 200% le montant de la valeur imposable servant de base au calcul des business rates » de l’entreprise, affirme-elle dans un communiqué boursier.

15 millions en 2026?

Ce projet pourrait se traduire par une augmentation de taxes « de l’ordre de 15 millions d’euros en 2026 » précise Getlink – maison mère d’Eurotunnel, la société qui exploite le tunnel -, qui juge la hausse « non justifiée et de nature confiscatoire ».

La taxe pourrait faire l’objet de réformes dans le projet de budget présenté la semaine prochaine par le gouvernement, mais il s’agit ici d’un processus de réévaluation distinct, qui a lieu tous les trois ans, « sans que ce soit lié à un cycle budgétaire spécifique », précise jeudi Getlink dans une déclaration à l’AFP.

La décision finale d’évaluation doit intervenir fin mars 2026 et Getlink dit continuer de négocier, mais précise à l’AFP qu’elle suspend dans l’intervalle des investissements pour rouvrir un terminal de fret ferroviaire à Barking, à Londres, et lancer un service de fret à haute fréquence transportant des semi-remorques.

Le tunnel sera quand même modernisé

En revanche, un programme d’investissements pour moderniser le tunnel sous la Manche et augmenter sa capacité ne sera pas affecté, a indiqué le groupe à l’AFP, confirmant une information du Financial Times.

« L’évaluation de l’impôt foncier des entreprises est fixé de manière indépendante » mais « nous sommes conscients des préoccupations exprimées et nous apportons un soutien ciblé aux entreprises confrontées aux plus fortes hausses », a réagi un porte-parole du ministère des Finances britannique auprès de l’AFP.

« Nous poursuivons le dialogue avec les entreprises concernées et étudions des solutions pour répondre à leurs préoccupations », a-t-il ajouté.