Les cyclistes le savent, il n’y a rien de plus difficile que de tenir l’allure. Strasbourg en sait quelque chose. Voilà que la ville, tout auréolée de son titre de « capitale française du vélo », rétropédale. Une vraie dégringolade. Alors qu’elle occupait en 2002 la 5 e place du classement des villes les plus cyclo-compatibles d’Europe établi par Copenhagenize, une société de conseil et de formation dans le domaine de la mobilité, Strasbourg chute à la 13 e place dans l’index 2025. En 2017, la capitale européenne s’était même hissée en 4 e position.
Pour Copenhagenize, « le principal défi » de Strasbourg consiste à « retrouver sa nature innovante » et à mettre en œuvre « des mesures efficaces pour se hisser au plus haut niveau ». Parmi les pistes d’amélioration, l’entreprise danoise cite notamment « l’extension des zones apaisées » et « le développement de concepts éprouvés comme les rues scolaires ».
« Strasbourg doit transformer son expérience en une ambition renouvelée en investissant davantage dans la transformation de son paysage urbain », estiment les ingénieurs de Copenhagenize qui conseillent à Strasbourg « d’étendre ses zones à 30 km/h et de réaménager les rues afin d’optimiser le rapport sécurité/confort ».
Le nouveau classement n’a pas manqué d’être exploité à des fins électorales alors que la campagne des municipales est lancée et que le Ring vélo sur le pourtour de la Grand île est en voie d’achèvement. Pour l’opposition, y compris celle qui critique les travaux d’aménagement cyclables, c’est l’occasion de se moquer de la municipalité écologiste sortante. Pour sortir de l’ornière politique, Copenhagenize propose des master class sur l’urbanisme cyclable, 2 700 euros les trois jours. Pour se remettre en selle ou se relancer.