Publié : 14h54 – Modifié : 15h02 Dolorès CHARLES

Ecole Clôteaux de Rennes

Ecole Clôteaux de Rennes

Crédit : Charles Guyard

Quelques 150 personnes se sont rassemblées ce vendredi matin devant les grilles de l’école maternelle Cloteaux, à Rennes. Une école fermée en soutien au directeur et enseignant, menacé de mort par une famille.

Enseignants, parents d’élèves, élus… étaient rassemblés devant l’école Cloteaux de Rennes, ce vendredi (21 novembre). Les grilles étaient fermées car l’équipe pédagogique s’est mise en grève en soutien au directeur, menacé de mort par un papa qui exigeait que son enfant change de classe pour ne pas avoir à faire à un instituteur mais une institutrice.

 

Tanguy Jouault de l’UNSA et Mickael Bezard de FO

 

Des menaces a priori sans fondement religieux, qui ont choqué la communauté éducative, surtout agacée par le manque de réaction du Rectorat, comme le déplore Tanguy Jouault, Secrétaire académique du syndicat UNSA à Rennes. « Ce qui nous chagrine c’est la durée du dossier, c’est trop long. On pourra dire qu’il y a des règles à respecter mais parfois il faut des procédures d’urgence, et que les règles il faut les accélérer pour qu’une solution soit trouvée. Il y aura forcément une évolution juridique à trouver, mais hélas il faut une répétition de drames pour que cela avance… c’est triste ! »

Tanguy Jouault, du syndicat UNSA à RennesTanguy Jouault, du syndicat UNSA à Rennes

Crédit : Charles Guyard

Les syndicats enseignants ne sont pas vraiment étonnés, ils sont de plus en plus sollicités pour gérer ce genre de conflits, admet Tanguy Jouault (UNSA). « De plus en plus de collègues sont remis en cause, et il y a des intimidations, et des plaintes injustifiées. Ça peut être sur un contenu d’enseignement, sur une mesure qu’un enseignant a pris à bon escient dans la classe ou sur la cour de récré, sur des décisions d’école qui peuvent être contestées… On a l’impression que tout le monde veut se mêler de l’école et que tout le monde a son mot à dire alors que l’école doit être un sanctuaire protégé pour les enfants d’abord, pour les enseignants, mais aussi pour les parents et la société. »

 

« Le rôle de nos chefs est de nous défendre ! »

 

La communauté éducative présente était surtout agacée par le manque de réaction du Rectorat, comme certains enseignants nous l’ont confiés. « La hiérarchie nous a donné des réponses qui pour nous n’étaient pas adéquates au vu de la situation, d’où ce mouveent de grève. On veut une réponse en lien avec la gravité des faits… J’ai eu une fois des menaces de mort dans ma carrière et j’avais eu le soutien nécessaire mais c’est ça que l’on doit avoir à chaque fois ! Le rôle de nos chefs est de nous défendre ! »

Des enseignants interrogés par Charles GuyardDes enseignants interrogés par Charles GuyardEcole Cloteaux de Rennes

Ecole Cloteaux de Rennes

Crédit : Charles Guyard

La mairie reçoit aussi ce genre de demandes, comme l’évoque l’adjointe à l’éducation de la Ville de Rennes, Gaëlle Rougier, présente au rassemblement. « Les conflits entre les parents et l’institution scolaire, il y en a partout et sur des motifs très divers… On a un certain nombre de demandes dérogatoires au secteur et on examine chaque situation avec l’Education nationale. Parfois ça relève d’un conflit avec une équipe enseignante, parfois c’est à la demande de l’équipe enseignante, parfois c’est à la demande de la famille et il y a un changement d’école… Quand cela peut apaiser les situations, on le fait toujours.

 

« Tout le monde doit pouvoir travailler avec les enfants »

 

Les valeurs républicaines disent bien que, quel que soit le genre de l’enseignant, ça ne doit absolument rien changer. On a aussi ce sujet sur nos personnels animateurs, on a des Atsem hommes, et ils doivent pouvoir travailler auprès des enfants, c’est tout à fait normal. »

Gaëlle Rougier, adjointe à l’éducation de la Ville de RennesGaëlle Rougier, adjointe à l’éducation de la Ville de Rennes

Deux plaintes déposées

 

Deux plaintes ont à ce jour été déposées : l’une par le Rectorat de Rennes, et l’autre par le directeur menacé, lequel est en arrêt maladie depuis les faits, survenus le 10 octobre. La victime a obtenu la protection fonctionnelle.

Selon nos informations, l’enfant au cœur de cette polémique est toujours scolarisée dans la même classe au sein de l’établissement.