Comme nous l’avons révélé le jeudi 20 novembre, c’est un Quimpérois de 33 ans qui est soupçonné d’avoir tué Éric Sévère-Jolivet, 61 ans, ancien avocat général près de la cour d’appel de Rennes, et qui vivait depuis à Quimper, dans une maison bourgeoise du quartier d’Ergué-Armel. Son corps a été retrouvé le dimanche 16 novembre dans la chambre, près du lit, gisant dans une importante mare de sang. Son décès était consécutif à plusieurs plaies par arme blanche.

À l’issue de sa garde à vue, l’homme a été présenté au juge d’instruction du pôle criminel du tribunal judiciaire de Brest. Il a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention par le juge des libertés et de la détention.

« Un différend a débouché sur une rixe »

Les enquêteurs de la DCOS (division de la criminalité organisée et spécialisée, ex-PJ) ont très vite porté leurs soupçons sur cet homme déjà condamné par la justice, dont la dernière fois, le 12 novembre, mais son état psychologique les a empêchés de le placer tout de suite en garde à vue.

Dans un communiqué, adressé ce vendredi 21 novembre au soir, Cécile Flamet, procureure de la République de Quimper, confirme qu’« un individu, âgé de 33 ans, habitant le Sud-Finistère, a été hospitalisé sous contrainte, le samedi 15 novembre, après s’être présenté à une de ses connaissances dans un état d’extrême agitation. Il a été interpellé dans la journée du 20 novembre et placé en garde à vue ».

D’ajouter : « En audition, l’intéressé a expliqué avoir déjà rencontré la victime, quelques mois auparavant, et s’être présenté à son domicile, le soir des faits. L’absence de signe d’effraction semble indiquer qu’il est entré avec l’accord du maître des lieux. Au cours de la soirée, un différend entre eux a débouché sur une rixe, au cours de laquelle le mis en cause a porté plusieurs coups de couteau à M. Éric Sévère-Jolivet. Il a affirmé s’être trouvé en situation de légitime défense. Il a expliqué, ensuite, avoir quitté la maison, après s’être emparé de divers effets de la victime, fuyant à l’aide du véhicule de M. Éric Sévère-Jolivet. Il est toutefois revenu ultérieurement sur place et a abandonné le véhicule sur le trottoir ».

Pas de lien avec le métier de la victime

La procureure précise que « l’ensemble de ces déclarations devra être vérifié par l’information judiciaire ». Et qu’« en l’état des investigations, il n’apparaît pas de lien entre les faits commis et l’activité professionnelle passée » de la victime.

Le crime de meurtre est puni de 30 ans de réclusion criminelle.