En effet, en France, la loi impose aux conseils départementaux d’héberger de façon inconditionnelle les femmes isolées et/ou mères d’au moins un enfant de 3 ans à la rue.
31 enfants morts à la rue en 2024
C’est pour cette raison que le tribunal administratif de Marseille, le 22 septembre et le 2 octobre 2025, avait enjoint le Département d’héberger immédiatement deux femmes – dont l’une enceinte de 8 mois – et leurs 3 enfants, qui avaient déjà passé plusieurs semaines à la rue. Mais « plus d’un mois s’est écoulé depuis ce jugement et aucune proposition ne leur a été faite. Le Conseil départemental se soustrait à ses obligations légales », s’indigne aujourd’hui Francis Vernède. « C’est inacceptable. » Les deux femmes, dont le cas n’est pas isolé, ont été placées à l’hôtel par la Fondation pour le logement et le Réseau Hospitalité Marseille. « Une solution provisoire », aucune des associations ne pouvant financer un hébergement pérenne.
Contactée par La Provence, la collectivité présidée par Martine Vassal (DVD) nous a répondu par écrit : « La situation très tendue en matière de logement sur le département, la précarité croissante des publics et les situations administratives complexes de certaines familles, des cas de plus en plus fréquents de familles déboutées du droit d’asile qui relèvent de la responsabilité de l’État dans la maîtrise des flux migratoires, conduisent à une embolisation de ces dispositifs, qui accueillent parfois ces femmes isolées et leurs enfants durant plusieurs mois voire plusieurs années, alors qu’ils ne devraient être qu’une solution transitoire. »
Une réponse qui ne satisfait pas la Fondation pour le logement Paca : « L’hébergement des personnes vulnérables est inconditionnel et sa non-exécution ne peut donc être justifiée par la nationalité des gens. »
En 2024, 912 personnes, dont 31 enfants, sont mortes dans la rue en France. Selon l’Unicef, le nombre d’enfants sans abri a progressé de 6% depuis 2024, mais de 30% depuis 2022.