Publié le
22 nov. 2025 à 11h00
Toulouse, une ville qui a le don d‘avaler les restaurants. Un turn-over acharné, féroce, qui laisse peu de temps aux nouvelles tables pour trouver leur place (et leur clientèle). C’est dans cette agitation quasi permanente que Gram’s s’est installé il y a trois ans, en plein cœur de Saint-Aubin. Incarné par Laura Pelou, jeune cheffe originaire de l’Aveyron, encensée par le Gault et Millau. Forcément, ça intrigue.
Une aubaine à Saint-Aubin
Sauf que tout n’était pas encore en place. Une salle un peu tiède qui n’accrochait pas le regard, un récit culinaire sincère, hommage à ses grand-mères aveyronnaises, mais pas suffisamment raconté dans l’assiette. Sans oublier une addition qui faisait tousser, malgré l’effort et quelques fulgurances.
Et puis, il y a eu une récente remise en question. Un virage pris à l’heure du déjeuner (le soir, ça n’a pas bougé). L’arrivée d’une nouvelle formule proposée le midi qui comme ça, sur le papier, peut paraitre simple. Mais qui, déjà, a le bon goût d’afficher un tarif nettement plus accueillant : 19€50 pour la formule complète. Une aubaine à Saint Aubin.
Produits réconfortants
Plutôt que de proposer des plats démonstratifs ou techniques, c’est l’option la plus lisible qui s’est imposée : des produits réconfortants, exécutés proprement.
Pas une cuisine de renoncement, non, mais d’attachement. Et ça fait mouche : en entrée, velouté de courge et mousse fromagère très punchy, idéal quand le thermomètre dégringole. En dessert, brioche perdue pleine de gourmandise, ou bien » flan de mamie Paulette « , en souvenir de ces crèmes aux œufs un peu humides servies dans les repas de famille qui font le tour de l’horloge plusieurs fois.

Déjà l’automne, bientôt l’hiver, forcément, la courge est dans l’assiette ©L.M.M.
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Aligot-saucisse, servi devant vous !

Fantastique caramel au beurre salé qui serpente sur le flan ! ©L.M.M.
L’intention est parfaitement claire : offrir de la nostalgie, et un peu plus de chaleur humaine, qui se ressent d’ailleurs davantage dans le service. Un retour à l’essentiel, symbolisé par ce bel aligot-saucisse, monument désormais permanent sur l’ardoise, bien ancré dans son Aveyron. Et surtout, servi devant vous, de la casserole à l’assiette, avec ce long fil étiré qui épate l’œil autant qu’il crée du lien autour d’une tradition, d’un geste, d’un terroir. Ce supplément d’âme qui manquait tant au début de l’histoire. Il est peut-être là, le récit de vie qui devait s’écrire.
Le Mangeur Masqué
64 rue de la Colombette
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