Les dernières années n’ont pas été particulièrement tendres avec Pixar Animation Studios. Une partie du problème vient d’une stratégie marketing de la part de son propriétaire The Walt Disney Company (depuis le rachat en 2006) qui a eu tendance à reléguer les productions Pixar à des sorties directement sur Disney+ ou des campagnes promotionnelles timides (Elio). De sorte qu’aujourd’hui, l’avenir du studio semble se dessiner davantage vers les franchises avec les projets Toy Story 5, Coco 2, Les Indestructibles 3…
Pourtant, il ne faut pas oublier que Pixar, c’est trente ans d’émotions fortes depuis la sortie dans les salles américaines de Toy Story premier du nom en 1995. Trente ans pour quasiment autant d’œuvres (29 actuellement) dont combien ont marqué des générations de spectateurs, souvent bien plus que les productions animées de la maison mère Disney. Et histoire de se rappeler une partie de ces émotions, on vous livre notre top 10 des meilleurs films, en toute subjectivité bien évidemment puisque cela va surtout dépendre de la sensibilité de votre serviteur. N’hésitez pas à nous donner votre propre classement dans les commentaires.
10 – Cars (2006)
Flash McQueen est une voiture de course promise à un grand avenir. Mais lorsqu’elle échoue dans une petite bourgade, elle va comprendre que la vie n’est pas faite que de trophées et que ce n’est pas la ligne d’arrivée qui compte.
Cela fait un moment que Pixar réussit en donnant une personnalité à ce qui nous entoure. Ici, nos voitures deviennent le sujet d’une jolie rencontre entre la ville et la bourgade, où les oubliés, les laissés-pour-compte, celles et ceux qui ne rentrent plus dans les cases obligées de la société peuvent à nouveau briller. Dans des décors encore magnifiques à voir aujourd’hui, un film tout en belles courbes et en moteurs rugissants va à cent à l’heure sur la route de l’émotion.
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9 – Monstres & Cie (2001)
Monstropolis est une ville peuplée de monstres dont la principale source d’énergie provient des cris des enfants. Des cris fournis par la compagnie Monstres & Cie qui, grâce à des portes magiques, envoie des experts en peur dans le monde des humains pour effrayer les petits. Sulli, une Terreur d’élite, et Bob son assistant et meilleur ami, vont être confrontés au pire : une enfant s’est faufilée dans leur monde.
Monstres & Cie est encore une nouvelle prouesse technique des équipes de Pixar à l’époque, mais ça, on en aurait presque l’habitude. Et puisqu’aucune habitude n’est jamais mauvaise concernant le studio, le film montre qu’il maîtrise toujours aussi bien l’humour et l’émotion, capable de vous faire rire ou pleurer en l’espace d’une scène. Le long-métrage détonne également par son usage des codes de l’épouvante avec beaucoup de blagues à double lecture qui amuse autant enfant que parent. Et quelle imagination au sein de cette population monstrueuse !
8 – Coco (2017)
Se rêvant musicien alors que la musique est bannie au sein de sa famille, le jeune Miguel se retrouve par mégarde dans le Pays des Morts. En compagnie du squelette Hector, il va partir en quête de son idole et découvrir, malgré lui, les secrets de sa famille.
Maestria graphique, équilibre des tons, Coco ne trahit jamais son ADN de pure réussite Pixar. À cela, s’ajoute une ambiance musicale entraînante qui n’a rien à envier aux traditionnels films d’animation musicaux de son propriétaire. Mais étonnamment, même en faisant tout bien, Coco n’avait pas ce petit truc en plus qui pouvait le permettre de sortir du lot des productions Pixar déjà riches en qualité. Et c’est là que le final vient nous cueillir à notre plus grande surprise avec l’une des scènes les plus émouvantes de toute l’écurie. Et soudain, les larmes.
7 – Ratatouille (2007)
Depuis tout petit, Rémy n’a qu’un rêve : devenir l’un des plus grands chefs cuisiniers français. Problème, Rémy est un rat. Autant dire que sa famille ne voit pas sa passion du meilleur œil. Qu’importe les risques, il va s’infiltrer dans un restaurant renommé et va trouver un terrain d’entente avec un jeune apprenti peu doué afin que les deux réalisent leurs ambitions.
Chez Pixar, on aime travailler avec les mêmes talents. Et comme il l’a prouvé quelques années plus tôt avec Les Indestructibles, Brad Bird maîtrise l’art de la mise en scène. Ce qui impressionne avec Ratatouille, c’est la manière qu’a le réalisateur d’utiliser son décor pour nous raconter aussi bien une histoire d’amitié, des drames, mais aussi de grandes scènes d’action. Des années après, Ratatouille peut toujours être considérée comme une œuvre moderne qui a repoussé les limites de l’animation.
6 – Là-Haut (2009)
Vendeur de ballons à la retraite, Carl Fredricksen décide enfin de prendre son envol. Il attache des milliers de ballons à sa maison et part à l’aventure pour un autre monde. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que Russell, 8 ans, s’invite malgré lui au voyage.
On vous parlait tantôt de la dernière scène de Coco, il est temps de parler de la première scène de Là-Haut. On a pris acte de pleurer ostensiblement à la fin d’un film Pixar, le bébé de Pete Docter et Bob Peterson a décidé de dépouiller notre paquet de mouchoirs dès l’entame. Le long-métrage est peut-être celui qui nous fait le plus régulièrement passés du rire aux larmes dans un jeu d’équilibriste. Il est également, avec Wall-E, celui qui use le plus du médium cinématographique pour exprimer à l’image ce que le scénario refuse régulièrement de dire. Un film d’aventures comme aucun autre.
5 – Toy Story (1995)
Que font les jouets lorsqu’on ne les regarde plus ? Menés par le cow-boy Woody, les jouets d’Andy ont leur propre vie et chaque anniversaire du garçon est l’occasion d’accueillir de nouveaux compagnons. Mais cet anniversaire sera très particulier puisque Andy reçoit Buzz l’éclair, un ranger de l’espace électronique bien plus moderne que Woody. Ce dernier devient rapidement le jouet préféré du garçon tout en ignorant sa condition. Ce qui provoque la jalousie du cow-boy.
On est à la moitié de ce classement et on ne peut pas oublier celui par lequel tout a commencé. En 1995, Toy Story est une révolution qui va redéfinir l’animation pour les années à venir. Les décideurs et les spectateurs prennent conscience du potentiel en apparence infini du numérique. Toy Story brise les frontières, déborde d’inventivité et d’effets spéciaux et va créer une galerie de personnages devenus cultes. Il y a eu un avant et un après Toy Story pour le cinéma d’animation et le cinéma en général.
4 – Vice-Versa (2015)
Joie, Colère, Dégoût, Peur sont les émotions qui guident l’esprit de la jeune Riley. Chacune a son rôle et veille au bon développement de l’enfant. Lorsque Tristesse débarque, personne ne sait vraiment quelle sera sa place, y compris elle-même. Et alors que de grands changements ont lieu dans la vie de Riley, un accident éloigne Joie et Tristesse du Quartier Général, le centre de contrôle. Il va vite falloir retrouver le chemin.
Lorsque Peter Docter revient aux affaires, cela fait quelques années que Pixar semble avoir perdu de sa superbe, les suites de Cars, Monstres & Cie et la nouvelle Rebelle n’ayant pas eu l’aura de leurs prédécesseurs. Docter utilise l’ADN du studio pour « donner vie à », cette fois aux voix dans nos têtes. En résulte une bombe émotionnelle extrêmement créative visuellement. Une personnification de notre santé mentale qui nous pousse à accepter nos émotions avec un humour intergénérationnel. Pixar est de retour par la très grande porte !
3 – Les Indestructibles (2004)
Désormais illégaux, la plupart des super-héros ont rangé masques et costumes pour mener un quotidien banal. Bob Parr était autrefois l’un des plus grands héros, Mr. Indestructible. Mais malgré le soutien de sa femme et de leurs trois enfants, son passé glorieux lui manque. Suite à un étrange message, il saute sur l’occasion de reprendre du service… sans se douter du piège qui l’attend.
Lorsque la question du meilleur film de super-héros se pose régulièrement sur les réseaux sociaux, les vrais savent que Les Indestructibles y tient une très bonne place, voire la première. Rarement un film de genre n’a atteint cette profondeur, encore aujourd’hui. Le long-métrage aborde des thèmes matures, une réflexion sur le mythe du super-héros lui-même, sur la famille, tout en restant un formidable divertissement avec des scènes d’action époustouflantes. La preuve qu’un film « pour enfant » peut être incroyablement intelligent.
2 – Wall-E (2008)
Cela fait 700 ans que l’humanité a quitté la Terre, devenue inhabitable. Seul Wall-E, un petit robot trieur de déchets, y continue sa mission, seul. L’arrivée d’EVE, une « robote » moderne, va bouleverser sa vie. Follement amoureux, il va tout faire pour la séduire, même la suivre dans l’espace.
Il faut l’avouer, l’auteur de ces lignes a toujours rechigné à découvrir Wall-E, par peur d’être déçu par cette notoriété exceptionnelle dont jouissait le film. Un pas sauté il y a peu qui n’a conduit qu’à une évidence : ce classique instantané n’avait rien volé. Sans dialogue ou presque, chaque plan est une histoire, un gag, un drame. Une œuvre poétique d’une remarquable intelligence, généreuse, profonde qui brille jusqu’à sa dernière minute. Wall-E est à l’image de l’expérience vécue par son personnage, un coup de foudre.
1 – Toy Story 3 (2010)
Les années ont passé et Andy s’apprête désormais à rentrer à l’université. Un changement important pour Woody, Buzz et leurs amis puisqu’ils vont devoir quitter leur propriétaire pour finir… à la crèche ! Face à l’animosité d’une bande de jouets déjà sur place, le groupe va devoir rapidement échafauder un plan d’évasion.
La première place de ce top est un symbole. Pixar Animation est né de Toy Story et 15 ans plus tard, Toy Story 3 entend conclure un chapitre. Celles de nos jouets préférés d’abord, mais cela aurait très bien pu être également celle du studio. Comme une page vouée à être tournée. Avec Toy Story 3, Pixar semblait nous dire qu’il était temps de passer à autre chose, de raconter d’autres histoires. Une œuvre drôle, divertissante, mais surtout mélancolique, qui s’achève avec l’une des plus belles fins de Pixar. Que dis-je, du cinéma. Et alors que Toy Story 5 est en production, l’écho de cette scène raisonne encore, tel un point qui n’aurait jamais du être de suspension.
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