L’histoire de la semaine. C’est la main tendue par Jean-Philippe Vetter (LR) à Pierre Jakubowicz (Horizons-Renaissance). Main immédiatement refusée par l’intéressé , qui a d’autres projets dans l’immédiat : faire campagne notamment.

Pour un candidat parti aussi tôt que Vetter, c’est le moment de parler alliance. Des maires se rallient à son panache – ils étaient tous là cette semaine à l’Aubette pour la présentation des premières mesures. Tout comme Nicolas Matt, prise de guerre à Renaissance. Il y a une dynamique – et les dépenses de campagne qui vont avec.

Mais pour Jakubowicz, c’est tout l’inverse. Lui doit montrer que sa candidature vaut mieux que les 6 % dont le créditait le sondage Ifop commandé cet été par Vetter – arrivé, lui, en 2 e position avec 24 % derrière Trautmann (PS), 25 %. Jakubowicz veut aussi montrer qu’il a bossé et valorisé les nombreuses contributions citoyennes qu’il place au cœur de son entrée en campagne.

Accessoirement, Vetter a organisé fin octobre une réunion publique sur la sécurité avant d’en remettre une louche cette semaine sur « l’ordre républicain ». Certes, le candidat LR doit assécher l’espace politique du RN et de Virginie Joron pour rester aussi haut. Mais une campagne aussi droitière complique l’union avec le centre. Est-ce qu’en l’état Jakubowicz n’a pas plus de choses à dire à Trautmann qu’à Vetter ?

L’autre histoire de la semaine

Il y a quelques adages qui sont valables en politique comme dans la cour de récré. Un des préférés de feu mon grand-père paternel : « Quand on en donne, on en prend. » « Cheh ! » mais dans la langue d’Audiard, en quelque sorte.

Et cette semaine, c’est la passe d’armes entre Danielle Dambach et Danielle Dilligent qui illustre à merveille l’aphorisme. Sommée de mettre à l’abri des enfants scolarisés dans sa commune mais sans toit, la maire de Schiltigheim avait mis en cause la CEA , reprochant à la collectivité de ne pas mettre à disposition, pour la bonne cause, un logement de fonction resté vacant.

L’autre Danielle, conseillère d’Alsace justement, n’a pas goûté la manœuvre, dénonçant une « instrumentalisation de la pauvreté ». Et ce d’autant qu’elle avait écrit à la maire pour lui indiquer que les logements visés dans les collèges sont tous « destinés aux mineurs non accompagnés » à la charge de la CEA.

La citation de la semaine

« Le but est d’occuper l’école sans perturber son fonctionnement » – un enseignant membre du collectif qui a mis à l’abri deux familles et leurs sept enfants sans toit à l’école du Schluthfeld, mercredi soir. Même sujet qu’à Schilik, autre mode d’action. Enseignants et parents d’élèves ont fait entrer les familles après la garderie sans rencontrer de résistance des personnels de la Ville. Installé dans des salles inoccupées, tout ce petit monde avait quitté l’école avant 7 h 30 le lendemain pour mieux revenir le soir. Ce collectif et les autres demandent l’ouverture des gymnases sans attendre le plan grand froid.

La nouvelle tête de la semaine

OK c’est une sortante. Mais jusqu’ici le visage de l’opposition de gauche à Bischheim, c’était Gérard Schann, 64 ans. Pas Sevil Aras. Pourtant c’est cette mère de trois enfants, experte dans les assurances , arrivée en politique via le Labo Citoyen de Syamak Agha Babaei, qui mènera la liste Naturellement Bischheim.

Après quatre mandats dans l’opposition, Gérard Schann finissait par être « associé » à Jean-Louis Hoerlé. C’est donc une femme de 42 ans issue de l’immigration turque mais « française avant tout » qui incarne le renouveau écolo à Bischheim. Schann en sera, mais en appui.