Ils étaient une soixantaine ce samedi à se rassembler devant les portes du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin. Les agents présents répondaient ainsi à l’appel à débrayer lancé par le syndicat FO Justice pour dénoncer la décision de limoger le directeur de l’établissement après l’évasion d’un détenu le 14 novembre dernier. L’homme de 37 ans avait profité d’une visite collective avec cinq autres détenus au planétarium des Champs Libres pour fausser compagnie au personnel chargé de les encadrer. Suite à ces évènements le garde des Sceaux Gérald Darmanin avait indiqué vendredi 21 novembre que le responsable de la prison avait commis « une faute » et qu’il ne pouvait pas « rester en responsabilité ». De son côté le syndicat n’a pas tardé à réagir vendredi soir à ces propos en apportant son soutien au responsable de l’établissement : « La décision d’écarter le directeur relève davantage d’une manœuvre politique que d’une cohérence de gestion. Que l’on apprécie ou non notre directeur, l’avis est unanime : c’est une honte. Nous constatons qu’on lui attribue toutes les responsabilités de l’évasion… à tort ».

« Une décision clairement injuste »

Un mécontentement que le personnel pénitentiaire présent de 6 h 15 à 7 h 15, samedi, devant la prison, a une nouvelle fois fait entendre. « L’idée n’était pas de bloquer l’établissement mais de montrer notre soutien au directeur. On lui a mis toutes les erreurs sur le dos. Or c’est le juge d’application des peines qui a autorisé une permission à ce détenu, qui s’était déjà évadé, pour le tester lors d’une sortie. Là on s’est attaqué à un seul homme qui n’est pas responsable. Il faut rétablir la vérité. Il a servi de fusible dans cette histoire. C’est une décision qui est clairement injuste pour l’ensemble des personnels de l’établissement. C’est une décision politique prise pour donner une bonne image au regard du grand public » explique Florian Adam secrétaire local FO Justice. Vendredi c’est le syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP-CFDT) qui avait réagi en faisant part « de son indignation et de son incompréhension ». « Cette mutation d’office n’est qu’une manière de désigner un coupable, jeté en pâture à l’opinion, afin que l’administration se désolidarise de cette affaire qu’ils considèrent gênante ».