Par

David Saint-Sernin

Publié le

22 nov. 2025 à 6h42

Chaque année en France, 2 300 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chez des enfants et adolescents. Une réalité qui bouleverse leur quotidien et celui de leurs familles. Un combat trop vite arrivé, l’injustice balayant alors l’innocence.

Depuis octobre 2025, Valentin, deux ans et demi, lutte courageusement contre le cancer, accompagné au quotidien par ses parents Séverine et Christopher, soutenu par son grand-frère de 9 ans, Lylian, et ses deux grandes sœurs, Eléna, 6 ans, et Anna, 4 ans.

La vie qui bascule

Pour Valentin et sa famille qui vivent à Seysses, au sud-ouest de Toulouse, la vie a basculé il y a quelques semaines. Séverine raconte :

« Valentin venait d’effectuer sa première rentrée à l’école quelques semaines plus tôt. Assez vite, il a commencé à avoir des bleus sur les jambes, sur le tibia, sur les fesses… On venait de s’installer à Seysses et l’on craignait qu’il soit harcelé. Mais, à l’école, personne n’avait d’explication. Puis, il a commencé à avoir de la fièvre, il se montrait extrêmement fatigué. Nous avons alors consulté un médecin, mais la fièvre ne baissant pas, bien au contraire, nous avons effectué des analyses de sang en laboratoire. Quand j’ai reçu les résultats, il y avait beaucoup de paramètres en rouge. J’ai utilisé l’intelligence artificielle pour essayer de comprendre ces données. L’IA m’a dit d’aller tout de suite aux urgences et m’a sorti plusieurs maladies possibles au vu des résultats des analyses, dont la leucémie. Le médecin m’a confirmé qu’il fallait vite aller aux urgences ».

Séverine poursuit :

« On a été pris en charge à l’hôpital des Enfants où Valentin a eu de nouvelles analyses de sang et une perfusion de plaquettes. Puis, le médecin de garde m’a pris à part et m’a expliqué que c’était fort probable que cela soit une leucémie… »

Vidéos : en ce moment sur Actu« Valentin était un enfant très dynamique »

Leucémie… Huit lettres pour une bascule immédiate dans un dur combat et une vie quotidienne totalement chamboulée.

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire

« Valentin était un enfant très dynamique, un petit garçon plein de vie et de caractère. Il bougeait tout le temps. Désormais, il est hyper fatigué à cause de la chimio. La cortisone qu’il prend lui donne faim tout le temps et le fait gonfler. Elle lui provoque aussi des accès de colère », raconte Christopher.

Un traitement d’une grande rudesse

Le protocole qui doit amener Valentin vers la rémission est d’une grande rudesse pour un si petit enfant. La première phase doit durer un an. Valentin a dû immédiatement quitter l’école et ne la retrouvera que dans un an, au plus tôt.

Valentin passe, pour l’heure, quasiment tout son temps à sa maison. Les seules interactions qu’il a sont celles avec son frère et ses sœurs, ses parents, et le corps médical qui le reçoit plusieurs fois par semaine pour son traitement ou des contrôles.

Des défenses immunitaires affaiblies

« Pendant un mois, Valentin a vécu dans le milieu aseptisé de l’hôpital et notre habitation doit désormais se rapprocher le plus possible de cet environnement car, avec la chimio, Valentin voit son système immunitaire s’affaiblir. La chimio détruit en effet toutes les cellules, bonnes ou mauvaises, et, avec ses défenses amoindries, le risque de contracter un virus à chaque contact humain est important », explique Christopher.

Un quotidien bouleversé

Autant dire que le quotidien de cette famille a été totalement bouleversé.

Il y a le traitement à suivre scrupuleusement : la chimio une à deux fois par semaine, six à huit médicaments à lui donner avec une sonde naso-gastrique, des examens lourds comme une ponction lombaire, et une ponction de moelle osseuse qui a été réalisée ces derniers jours toujours au sein « de la formidable équipe médicale de Purpan », insiste le couple.

Une fratrie mise à l’épreuve

Et puis, il y a tout ce qu’il faut faire pour garantir la stabilité de l’état de santé de Valentin.

« Dès que nos enfants rentrent de l’école, ils doivent immédiatement se doucher. Ils n’ont pas d’interdiction de jouer avec lui, mais les consignes à respecter sont de ne pas lui faire de bisous, ni de câlins. On essaye qu’il puisse le plus jouer avec eux pour maintenir le lien. La situation est très difficile mentalement pour son frère et ses sœurs, surtout pour la plus petite qui ne peut pas tout comprendre. On leur a expliqué la maladie, on ne leur a rien caché. Ils redoutent le moment où Valentin va perdre leurs cheveux. Il y a aussi la crainte de la mort. On tente de les rassurer », racontent Séverine et Christopher.

Un logement à réorganiser

Avec le retour de Valentin au domicile familial, il a également fallu réorganiser la maison :

« Il ne faut pas qu’il y ait de poussière. On a obtenu une aide ménagère deux fois par semaine. On s’est séparé des animaux également. Il y a beaucoup de choses qui ont changé en matière alimentaire. Il faut faire attention à tout. Il faut acheter toutes les denrées sous vide, et ne les conserver que 24h. Il faut laver ses affaires à part pour ne pas récupérer des résidus de chimio dans nos vêtements », détaillent les parents.

Comment s’en sortir ?

Comment faire pour s’en sortir quand tout vous tombe dessus ? Comment s’organiser quand de parents, on devient des infirmiers parents ? Comment faire face aux nouvelles charges financières du quotidien quand il faut s’arrêter de travailler pour mener le combat auprès de son enfant. Comment être au plus près du « petit guerrier » sans mettre de côté le reste de la fratrie ? Comment tenir debout en tant que parents face à cette épreuve ?

À toutes ces questions, Séverine et Christopher n’ont pas toutes les réponses aujourd’hui… « Nous faisons de notre mieux, mais cette situation nous a plongés sous l’eau financièrement. Pour parer aux urgences qui s’accumulent, ils ont décidé de lancer une cagnotte Leetchi « Soutien pour Valentin, notre guerrier ». 

Récolter de l’argent pour des choses essentielles

« Il faut qu’on change beaucoup de choses dans notre habitation pour assurer un environnement parfaitement sain, sans poussière, à Valentin. Il nous faut acheter des meubles adaptés, et notamment fermés, un lit spécial. Sur les ordonnances, certaines choses ne sont pas remboursées… L’argent récolté ira à des choses essentielles auxquelles on doit faire face car cela nous tombe dessus », expliquent les parents de Valentin qui ne travaillent plus pour assister leur enfant dans cette lutte féroce qu’il a commencée.

Pour que Valentin redevienne « l’enfant le plus dynamique, et le plus turbulent de la fratrie, celui qui était tout le temps en train de s’amuser ». Celui qu’il était avant l’injuste entrée de la maladie dans sa vie.

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.