Par
Thomas Martin
Publié le
23 nov. 2025 à 8h50
C’est une oeuvre que les amoureux du patrimoine devraient voir au moins une fois dans leur vie. Et, elle ne se trouve pas dans un des musées de Paris mais dans une église du Val-de-Marne, Saint-Gervais-Saint-Protais à Bry-sur-Marne. Celle-ci abrite un trésor méconnu mais fascinant : le Diorama de Daguerre, un héritage unique qui raconte l’étonnante aventure d’une invention bouleversant notre rapport aux images. Ce dispositif illusionniste a été élaboré à Paris au début du XIXe siècle, conçu comme un divertissement théâtral par son inventeur Louis Daguerre. L’unique exemplaire subsistant est conservé dans le chœur.
Du cinéma avant l’heure
Louis Daguerre, pionnier de la photographie, bien avant que les écrans ne s’illuminent dans nos salles obscures, a réalisé une prouesse technologique et artistique. Le Diorama, au XIXᵉ siècle, était une attraction spectaculaire.
Dans une salle spécialement conçue, les visiteurs assistaient à la métamorphose d’immenses toiles peintes grâce à un ingénieux jeu de lumières naturelles. Les scènes semblaient changer d’heure, de saison, parfois même de réalité. Du cinéma avant l’heure, avec l’ambition de plonger le public au centre du décor, de créer l’illusion du mouvement et de la vie.
En mars 1839, le Diorama de Paris est détruit par un incendie. Celui de l’église de Bry-sur-Marne est installé par Daguerre trois ans plus tard. Placée derrière le chevet de l’église, cette peinture représente une perspective d’architecture gothique en trompe-l’oeil pour faire croire au spectateur que le fond de l’église modeste est prolongé par une église gothique beaucoup plus vaste.
Le Diorama de Bry-sur-Marne (©Val-de-Marne Tourisme)
Dans un monde saturé de stimuli numériques, le Diorama de Bry-sur-Marne surprend par sa simplicité et son ingéniosité. On redécouvre ici l’enchantement que peut provoquer un simple jeu de lumière. Une expérience à la fois instructive et poétique.
Dernier et unique diorama au monde, il a été classé aux Monuments Historiques en 1913. Il n’est pas seulement un vestige du passé mais aussi un rappel que l’innovation culturelle repose sur un mélange d’audace, de technique… et d’un soupçon de rêve.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.