l’essentiel
Le jeune joueur du Stade Toulousain (20 ans) a vécu face à l’Australie sa première sélection avec l’équipe de France. Après la rencontre, c’est en toute décontraction qu’il s’est présenté en zone mixte.
Kalvin, est-ce que cette première avec les Bleus s’est passée comme vous l’aviez imaginé ?
On imagine toujours le meilleur pour un premier match, que ce soit en Top 14, en sélection nationale, peu importe. Donc oui, je n’aurais pas pu imaginer mieux, à vrai dire. Je suis ravi d’avoir pu aider l’équipe à marquer un essai et à finir le match. Je suis très content de cette première et je suis juste heureux.
Au moment où vous déchirez le rideau, qu’est-ce qui te passe par la tête ?
À ce moment-là, à vrai dire, je n’y crois pas vraiment. D’ailleurs, je passe, je me dis « putain, il m’a pas chopé, bon, tant mieux ». Et après, une fois qu’on perce, le but c’est quand même de finir, et donc je cherche du soutien, je vois le casque de Louis juste à gauche, donc je savais que j’avais juste à lui faire. Mais non, c’est vrai qu’il n’y a pas vraiment d’émotion à ce moment-là, on se dit juste qu’il faut finir, parce que des fois c’est des occasions qu’on peut laisser passer en se précipitant et en faisant une mauvaise passe.
À lire aussi :
VIDEO. France-Australie : sensationnel Kalvin Gourgues ! Le rush incroyable du Toulousain pour sa première chez les Bleus
Vous êtes très confiant quand même, parce que vous célébrez alors qu’il a encore 20 mètres à faire avant de marquer…
Pour l’avoir côtoyé, et surtout l’avoir regardé pas mal de fois durant ces deux dernières années à la TV et pour avoir passé quelques semaines avec lui, j’ai confiance en sa pointe de vitesse (sourire) et franchement je sais qu’il n’était même pas à fond. Quand on l’envoie sur orbite et qu’il ne reste que 20 mètres à faire sans vraiment de défenseur, On est plutôt confiants à vrai dire.
Est-ce que vous aviez des appréhensions avant ce match ?
Non, pas du tout. Déjà, j’ai été mis à l’aise par tous les joueurs. Ils m’ont dit de ne pas me prendre la tête, de jouer simple, de prendre du plaisir et kiffer le moment à fond. Et voilà, donc je ne me suis pas posé de questions. J’ai réussi à faire une percée, mais j’aurais pu peut-être pas en faire. Enfin, franchement, ça aurait pu être plein de scénarios différents. Mais voilà, j’ai juste essayé de jouer, de ne pas me poser de questions.
À lire aussi :
France-Australie : « Des points noirs ! » Pourquoi Thomas Ramos a poussé un gros coup de gueule pendant le match contre les Wallabies
Comment avez-vous vécu la Marseillaise ?
C’était fort en émotions. J’ai essayé de contrôler tout ça parce que les larmes commencent à monter. C’est vrai qu’à la télé, c’est impressionnant déjà, mais en vrai, je ne saurais pas vous dire, c’est 100 fois plus fort. J’ai essayé de contrôler tout ça parce que le plus important c’est le match après. Je me suis reconcentré, j’ai soufflé, j’ai chanté. Je n’ai pas commencé le match donc c’était un peu plus simple on va dire. On va sur le banc, on regarde, mais j’ai vraiment essayé de rester froid. Je me concentrais sur le rugby et rien d’autre.
À lire aussi :
France-Australie : « Il était KO même cinq minutes après… » Charles Ollivon marqué après un violent choc à la tête
On vous a vu aller voir vos proches à la fin, qui était là en tribune ce soir ?
Alors j’ai mon père qui était là. Ma mère malheureusement n’a pas pu venir car elle travaillait de soir. J’ai eu la chance d’avoir aussi ma copine, ses parents et deux amis à nous très proches qui habitent à Madrid pour les études. J’étais avec ces six personnes, très heureux qu’ils soient là. Ils étaient aussi là pour la remise des capes. J’étais très heureux d’être accompagné d’eux.
Réalisez-vous ce qu’il s’est passé pour vous lors de ces trois derniers mois ?
Pas vraiment. Quand j’y repense, il y a même pas six mois, j’étais en train de me dire que j’aimerais au moins gratter une feuille de match en Top 14 après avoir passé huit mois à galérer. Je n’ai pas eu cette chance, mais je n’ai plus joué en espoir. Et là, tout s’enchaîne un peu vite. J’essaie juste de profiter à fond de chaque moment, mais surtout de penser au rugby. Et quand je suis sur le terrain, tout donner pour faire le maximum et être le meilleur possible.
Qu’est-ce que vous avez appris à Marcoussis ?
C’est un peu comme en club, on essaie d’être toujours le meilleur sur le terrain, de tout donner pour faire bosser l’équipe et le collectif avant tout. C’est juste qu’on joue avec des joueurs d’autres équipes, des joueurs très très forts à tous les postes. C’est juste arriver à se mettre au niveau pour ne pas descendre le niveau d’exigence et le niveau du groupe. C’est juste profiter après de chaque moment, de chaque mec qui sont là. Le Gael (Fickou) est juste à ma droite, il a 98 sélections. Il a commencé, il était tout jeune, enfin voilà, c’est ce genre de mecs avec qui on peut échanger, apprendre, et c’est vraiment intéressant, et je dis ça de Gaël parce qu’il est là, mais il y en a plein d’autres. Et c’est vraiment enrichissant d’être dans ce genre de groupe et de pouvoir prendre des conseils de partout et voir l’exigence qu’il faut pour arriver au niveau interventionnel.
C’est facile quand tout s’enchaîne comme ça ? Quand ça va aussi vite ?
A vrai dire là je vais vous dire que c’est très facile parce que du coup tout se passe très bien pour moi et encore aujourd’hui j’ai réussi à faire une bonne rentrée, tout le monde m’a félicité. Je pense que ce qui va être dur à gérer, là où il va falloir faire attention, c’est quand il y aura des coups de moins de bien. Parce qu’à ce moment-là, on sait que personne n’est avec nous. Certains joueurs ciblent par exemple s’il y a des méformes. Et des matchs un peu moins bons, des fois on peut être la cible de critique et il faut arriver à vraiment rester concentré et pas écouter tout ça. Travailler pour être encore meilleur et voilà, c’est ces périodes-là qu’il va falloir gérer. Pour l’instant, je n’en vis pas trop. Je ferai en sorte de rester dans ma bulle et de bosser pour être le plus performant à chaque fois sur chaque match. Peu importe que ce soit avec le stade ou même dans l’équipe de France, j’espère.
Le Tournoi des VI Nations, c’est dans un coin de votre tête ?
Pour l’instant, on va rentrer à Toulouse et on va essayer d’enchaîner le dernier match de Top 14 qui sera un semi-doublons parce qu’on va laisser quelques personnes au repos. Et après les deux matchs de Coupe d’Europe. Je n’y ai jamais participé non plus, ça va être une première pour moi, donc j’espère pouvoir au moins participer à un des deux matchs. Mais voilà, chaque chose en son temps. Il nous reste un bon mois où on va avoir des matchs durs à gérer. Et après, on va avoir une petite trêve pour reposer l’organisme. On repartira sur une longue période de matchs et j’espère que je pourrais être rappelé pendant cette période. Mais il va falloir bosser et pas s’arrêter parce que les plages sont chères et ça va très vite.