Australien d’origine, Emmanuel Meafou a vécu une soirée chargée en émotions face aux Wallabies. Le deuxième ligne du Stade toulousain est satisfait de sa prestation, lui qui a joué plus d’une heure.
Comment avez-vous vécu cette rencontre face à votre pays d’origine ?
Il y avait beaucoup d’émotions avant le match et notamment pendant les hymnes. Je m’attendais à être ému. À l’école et au collège, on chantait tout le temps. C’est un peu bizarre d’entendre cet hymne sur la pelouse du Stade de France. Je suis tout de même très heureux de la victoire.
Vous étiez-vous préparé mentalement pour ce moment ?
Pour être honnête, pas tellement. J’ai préparé cette rencontre comme un match international « classique ». C’était particulier car il y avait de l’émotion, mais ma préparation physique et mentale est restée la même.
Aviez-vous de la famille dans les tribunes ?
Ma sœur et mon frère sont arrivés ce jeudi depuis l’Australie pour voir le match. Ils vont rester un mois avec moi à Toulouse. C’était un moment très spécial de les voir après la partie.
Ils étaient pour qui ?
Ils étaient pour moi (rire) !
Pas de regret d’avoir choisi le maillot bleu plutôt que le maillot australien ?
Non, jamais. Même si on avait perdu, je n’aurais pas eu de regret. Je n’en aurai jamais.
Avez-vous discuté avec des Wallabies après le match ?
Oui. J’avais quelques potes en face, notamment de ma génération. Plus jeune, en club amateur, j’avais notamment joué avec Taniela Tupou. C’est très agréable de le revoir et pouvoir parler avec lui. Il y avait également Fraser McReight et Matt Faessler. Quelques mecs avec qui j’ai évolué par le passé.
Comment jugez-vous votre performance face à ces Australiens ?
Je l’ai trouvée plutôt bonne. Je suis content d’avoir joué un peu plus de minutes qu’habituellement. Il y a bien évidemment encore une bonne marge de progression mais dans l’ensemble, je suis satisfait.
Étiez-vous au courant du coaching tardif de Fabien Galthié ?
Non, je n’étais pas prévenu. Le staff m’a simplement « lâche-toi, joue ton jeu ». C’est ce que j’ai essayé de faire. Et puis je savais qu’ils allaient faire les changements nécessaires dans la seconde période pour garder de la fraîcheur.
Comment expliquez-vous vos difficultés en défense ?
Les Australiens ont très bien joué par moments. Sur quelques séquences, ils ont réussi à nous mettre en difficulté. Pour me prendre en exemple, j’ai été pris le passe de plus que leurs avants ont souvent faite. Selon moi, nous étions juste un peu trop « large » certaines fois, ce qui leur a offert des espaces. Heureusement, l’équipe a su trouver les solutions en attaque pour marquer de nombreux essais.
Et pour l’indiscipline ?
On a souvent été pris pour hors-jeu. C’est forcément embêtant mais cela montre notre envie d’agresser l’adversaire. Il faut que l’on garde ça tout en se montrant un peu plus patients au niveau des montées. Pour le Tournoi des 6 Nations, je pense qu’on sera très bien.
Vous avez été auteur d’un énorme plaquage dans le premier acte, avez-vous besoin de ce genre d’actions pour vous mettre en confiance ?
Bien évidemment. En début de rencontre, je cherche toujours à gagner les contacts pour me mettre dedans. C’est une habitude. J’ai réussi dans ce match à rapidement me mettre en confiance donc tant mieux.
Que ressent-on quand on entend 80 000 personnes rugir sur un de nos plaquages ?
Ça fait forcément du bien. Tu te dis que tu viens de faire une bonne action. Lors de chacune de nos actions positives, le public fait le boulot derrière pour faire du bruit et nous pousser. Le soutien des supporters est toujours aussi important.