Le coût du logement est un facteur majeur du déclin de la fécondité, selon une étude de l’université de Toronto. L’un de ses chercheurs estime que leur hausse a fait baisser les naissances de 11%.

La hausse des prix du logement est une cause majeure de la chute de la natalité aux États-Unis, selon une récente étude de l’université de Toronto, repérée par l’économiste Maxime Sbaihi.

« Mes résultats montrent que la hausse des coûts du logement depuis 1990 est responsable d’une baisse des naissances de 11% et de 51% de la baisse du taux de fécondité total entre les années 2000 et 2010 », explique le chercheur Benjamin Couillard, auteur de l’étude.

Selon ses calculs, « 13 millions d’enfants supplémentaires seraient nés entre 1990 et 2020 », si les loyers n’avaient pas augmenté. En moyenne, les loyers ont plus que doublé sur la période (+149%). Le taux de fécondité est tombé à 1,62 enfant par femme (comme en France), quand le taux de renouvellement naturel de la population est de 2,1.

« Le coût du logement est un facteur majeur du déclin de la fécondité. L’abondance de logements (…) est essentielle à la viabilité démographique à long terme », estime le chercheur sur le site de son université.

La taille des logements est évidemment un facteur important. « Le taux de fécondité actuel aux États-Unis augmenterait sensiblement avec des logements de trois chambres ou plus à prix plus abordable; en revanche, subventionner la construction de logements d’une chambre supplémentaire ne contribuerait que très peu à la viabilité démographique », écrit Benjamin Couillard.

« Déclin à long terme »

3,6 millions de bébés sont nés aux États-Unis l’an passé, soit un niveau historiquement bas. « Ces données témoignent de la poursuite d’un déclin à long terme des naissances aux États-Unis, qui a véritablement commencé avec la Grande Récession de 2007 », estime Ken Johnson, démographe à l’université du New Hampshire, dans le New York Times.

Outre le prix des logements, la natalité semble être plombée aux États-Unis par l’importance des prêts contractés pour les études supérieures, le coût élevé des gardes d’enfants ou encore la faiblesse des congés familiaux. Le New York Times note aussi que la baisse de la fécondité américaine s’explique aussi par d’autres facterus, comme une nette réduction du nombre de grossesses chez les adolescentes.

La France est également concernée. Avec 663.000 bébés nés l’an passé, le nombre de naissances dans le pays a reculé de plus de 20% en 15 ans, d’après l’Insee. L’indice conjoncturel de fécondité s’est lui établi à 1,62 enfant par femme en 2024, soit son plus bas niveau depuis la fin de la Première guerre mondiale. Et cela risque d’avoir des conséquences sur le système de retraites, comme BFM Business l’expliquait dans cet article.