Des propos «indignes d’un élu de la République». Le président LR de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA, issue de la fusion des conseils départementaux du Haut et du Bas-Rhin), Frédéric Bierry, ne manque pas de qualificatifs ce 23 novembre pour pointer la «ligne rouge d’humanité» franchie par Raphaël Schellenberger. Ce conseiller départemental alsacien, aussi député (non inscrit), a été exclu jeudi de la majorité de droite de la CEA. En cause : les mots prononcés par l’élu visant la directrice de cabinet de Frédéric Bierry, atteinte d’un cancer.
L’information a fuité dans la presse locale au petit matin ce dimanche, par un article des Dernières nouvelles d’Alsace. Le président de la majorité reproche à Raphaël Schellenberger âgé de 35 ans, des paroles «stigmatisant l’aspect physique» de sa directrice de cabinet «lié à son cancer», maladie «qu’elle n’avait pas souhaité rendre publique».
Le quotidien rapporte que les faits se sont produits à Paris, mardi soir, lors d’un dîner organisé en présence de maires de la circonscription du député. Toujours d’après Frédéric Bierry, l’élu l’a comparée à une «sorcière», à qui «la perruque ne lui va même pas» dont le cancer serait «un retour de manivelle, comme une récompense du karma». Bierry insiste : «J’ai toujours défendu [Raphaël Schellenberger, ndlr], je lui ai passé beaucoup de choses, parce que j’aimais son intelligence, mais aucun être humain ne peut être traité comme il l’a fait […] Il a passé les bornes de l’acceptable.»
L’intéressé ne conteste pas ces propos «maladroits». «Si j’ai tenu des propos disgracieux, j’en suis désolé», a-t-il ajouté, mais soutient qu’il les a prononcés «à l’occasion d’un dîner privé à Paris». Il dénonce également, auprès de l’AFP, la disproportion de la décision : «la moindre critique à l’endroit de la directrice de cabinet dans cette collectivité conduit à une pression, une exclusion ou une mise au ban. Et aujourd’hui, ça se transforme en fait politique.»
Le conseiller départemental va même jusqu’à qualifier ces phrases de «prétexte». «Ça s’intègre dans un contexte où en interne, j’étais l’élu qui était le plus critique vis-à-vis de notre action et qui agaçait.»